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CANNABIS : De moins en moins prisé par les adolescents

Actualité publiée il y a 14 heures 40 min 58 sec
Pediatrics
C’est une tendance spectaculaire à la baisse, de la consommation de cannabis chez les jeunes qui ressort de cette analyse (Visuel Fotolia 67798624)

C’est une tendance spectaculaire à la baisse, de la consommation de cannabis chez les jeunes qui ressort de cette analyse, menée par une équipe de la Florida Atlantic University (FAU) sur ces 10 dernières années aux États-Unis. Une tendance qui pourrait être retrouvée, à l’identique voire encore accentuée en Europe ou dans d’autres pays riches, alors que la légalisation a été mise en œuvre dans la majeure partie des États-Unis. L’étude, publiée dans la revue Pediatrics, décrit ainsi un paysage de la consommation en pleine évolution, selon l’âge, selon le sexe et l’origine ethnique.

 

En résumé, la consommation actuelle de cannabis chez les adolescents a diminué de 23 % en 2011 à un peu plus de 15 % en 2021. L’incidence de la première expérimentation avant l'âge de 13 ans a également chuté de 8 à 5 %.

 

Si le cannabis reste toutefois l’une des substances les plus couramment consommées par les adolescents, la diminution de la perception du risque chez les adolescents, associée aux démarches de légalisation, ne semble pas « suffire » à maintenir ses niveaux de consommation chez les jeunes.

 

L’étude analyse les données de l’enquête Youth Risk Behavior Survey, menée de 2011 à 2021 sur les comportements à risque des jeunes, auprès de 88.183 adolescents. Les chercheurs se sont concentrés sur les tendances de la consommation de cannabis ainsi que sur les variations selon le sexe, /l’origine ethnique et le niveau d’études. Cette analyse révèle de nouvelles tendances de consommation :

 

  • la diminution significative du taux d’adolescents déclarant consommer actuellement du cannabis : 15,8 % en 2021 vs 23,1 % en 2011 ;
  • une baisse tout aussi notable de l’expérimentation avant l’âge de 13 ans de 8,1 % en 2011 à 4,9 % en 2021 ;
  • en 2021, la consommation de cannabis est la plus répandue chez les élèves de 1ère (22,4 %), suivis par les élèves de seconde (18,7 %), les taux de consommation étant plus faibles dans les classes inférieures ;
  • cependant, sur l’ensemble de la période d’études, la consommation de cannabis a baissé pour tous les niveaux de scolarité, les élèves plus âgés signalant systématiquement une consommation plus élevée ;
  • cette observation confirme l’intérêt de cibler les interventions de prévention sur les adolescents plus âgés, qui présentent un risque plus élevé de consommation régulière ou élevée.
  • les filles dépassent les garçons en termes de consommation déclarée de cannabis en 2021 (17,8 vs 13,6 % pour les garçons ;
  • cela marque un changement significatif par rapport à 2011, date à laquelle les garçons étaient plus susceptibles de consommer du cannabis  (25,9 %) que les filles (20,1 %) ;
  • la consommation est également plus élevée au sein des communauté noires et hispaniques.

 

« Alors que de plus en plus d’États continuent de légaliser le cannabis récréatif, que l’image d’un moindre risque a tendance à se généraliser, logiquement la consommation de cannabis devrait augmenter. Cependant, ces observations suggèrent l’efficacité des campagnes de sensibilisation, les progrès de la communication parentale, de l’éducation sanitaire dispensée dans les établissements scolaires, ainsi que des stratégies de surveillance de la consommation de marijuana chez les adolescents.

 

Ces données qui vont permettre de mieux cibler encore ces différentes interventions devraient permettre de « meilleurs résultats encore pour les générations futures ».

 

Si le cannabis, en dehors des troubles de sa consommation, entraîne des effets indésirables limités, les auteurs rappellent que sa consommation régulière ou importante pendant l’adolescence peut nuire au développement cognitif et à l’apprentissage, induire des problèmes de mémoire de travail et des déficits de l’attention. Les adolescents qui consomment du cannabis sont ainsi 2 à 4 fois plus susceptibles d’avoir des problèmes scolaires, puis de développer des troubles psychotiques à l’âge adulte.


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