CANNABIS MÉDICAL : Un peptide pour annuler les effets secondaires du THC

On sait aujourd’hui que le cannabis peut permettre de lutter contre la douleur, et que le Δ-9-tétrahydrocannabinol (THC), son cannabinoïde aux effets « stupéfiants » peut contribuer en synergie avec l’autre cannabinoïde majeur, le cannabidiol, à cet effet analgésique. Cependant, en raison de ses propriétés psychoactives, le THC a jusque-là limité la légalisation du cannabis médical et son utilisation dans cette indication antalgique. Cette équipe de pharmacologues de l’Université Pompeu Fabra (Barcelone) identifie un peptide qui pourrait permettre au cannabis médical de jouer ce rôle antalgique en toute sécurité, sans effets secondaires. Ces travaux, présentés dans le Journal of Medicinal Chemistry, ouvrent plus largement cette alternative thérapeutique, aux nombreuses personnes qui vivent avec des douleurs chroniques.
Selon les Centers for Disease Control and Prevention américains (CDC), environ 20% des adultes souffrent de douleur chronique. On connaît également la menace associée à la crise des opioïdes, dont l’usage régulier mène les patients à la dépendance. Enfin, les études sont aujourd’hui nombreuses à avoir démontré l’efficacité du cannabis médical contre tout un spectre de douleurs, dont les maux de tête, les douleurs neuropathiques, les douleurs associées au cancer.
Limiter les effets secondaires pour permettre une utilisation thérapeutique généralisée.
Ici, les chercheurs identifient 2 peptides qui perturbent une interaction entre un récepteur cible du THC et un autre récepteur qui se lie à la sérotonine, un neurotransmetteur qui régule l'apprentissage, la mémoire et d'autres fonctions cognitives. Lorsque les chercheurs injectent ces 2 peptides dans le cerveau de souris modèles, les souris présentent moins de problèmes de mémoire associés à une injection de THC. Ainsi, les souris traitées à la fois avec du THC et le peptide optimisé ont récolté tous les effets analgésiques du THC tout en maintenant une capacité de mémoire améliorée par rapport aux souris traitées avec du THC seul.
Des recherches restent nécessaires pour améliorer ces peptides pour les rendre plus petits, plus stables, actifs par voie orale et capables de traverser la barrière hémato-encéphalique. Les chercheurs soulignent qu’ici, toujours chez la souris, plusieurs traitements avec le peptide n'ont pas induit de réponse immunitaire. Ces résultats suggèrent que le peptide optimisé est un candidat médicament idéal pour réduire les effets secondaires cognitifs du cannabis médical, ici dans la gestion de la douleur.
Dans l’attente de prochains essais cliniques.
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