CERVEAU SOCIAL et troubles psychiatriques, mêmes gènes
Les gènes qui affectent nos capacités de communication sont aussi des gènes en cause dans certains troubles psychiatriques, notamment l’autisme et la schizophrénie. Ces travaux de l’Institut Max Planck démontrent de façon convaincante comment la mesure de la compétence sociale dans l'enfance est un indicateur sensible du risque génétique de trouble du développement du cerveau social. Des conclusions présentées dans la revue Molecular Psychiatry qui précisent des fenêtres critiques de vulnérabilité psychiatrique sur la période allant de la naissance à la post-adolescence.
Les chercheurs ont en effet étudié le chevauchement génétique entre le risque de développer des troubles psychiatriques et les mesures des compétences sociales ou de la capacité à s'engager socialement avec d'autres personnes, pendant la petite enfance et l'adolescence. Leurs travaux montrent que les gènes influençant les troubles de la communication sociale pendant l'enfance se chevauchent avec des gènes conférant un risque d'autisme, mais que cette relation diminue au cours de l'adolescence. En revanche, les gènes influant sur le risque de schizophrénie s'avèrent étroitement liés avec les gènes affectant la compétence sociale au cours de la fin de l'adolescence.
Tout est donc une question de timing dans ce risque, au départ génétique, de développer ces conditions psychiatriques. Car l'influence maximale des groupes de gènes identifiés et leurs effets interviennent à différentes périodes du développement. Les personnes atteintes d'autisme ou de schizophrénie ont, dans les 2 cas, des problèmes d'interaction et de communication avec les autres, cependant ces 2 troubles se développent de manières très différentes. Les premiers signes de TSA se produisent généralement au cours de la petite enfance ou de la petite enfance, alors que les symptômes de schizophrénie n'apparaissent habituellement qu'au début de l'âge adulte.
Beaucoup d'entre nous ont quelques caractéristiques de l'autisme ou de la schizophrénie …en effet, de nombreuses recherches ont montré que certains handicaps sociaux ou problèmes de communication peuvent être trouvés, à un degré modéré, chez beaucoup d'entre nous. Selon ces chercheurs, il existe ainsi un continuum sous-jacent entre le comportement normal et le comportement anormal. Ce continuum est confirmé par de récentes analyses génomiques apportant une image de l'architecture génétique sous-jacente aux troubles psychiatriques et à leurs symptômes, chez des personnes non affectées. Une grande partie du risque semble provenir de la combinaison de milliers de petits effets de différences génétiques (effets polygéniques). Des facteurs génétiques qui évoluent pendant l'enfance et l'adolescence.
Cette étude vient confirmer le lien entre le risque génétique psychiatrique et la mesure de la compétence sociale et de communication dans l'enfance et préciser finalement les fenêtres de vulnérabilité de 2 de ces troubles psychiatriques. Ce faisant, ces travaux appellent, en cas de problèmes de communication à l'enfance, à une surveillance encore plus étroite du développement du cerveau social de l'Enfant et du risque de troubles plus sévères.
3 January 2017 (In Press) via Eurekalert (AAAS) 3-Jan-201 Genes affecting our communication skills relate to genes for psychiatric disorder
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