CHIMIOTHÉRAPIE : La neuropathie chronique, effet secondaire sévère pour la moitié des patients
Les médicaments contre le cancer et les chimiothérapies sont liés à des douleurs nerveuses (neuropathies) périphériques chroniques sévères chez 4 patients sur 10. C’est la conclusion alarmate de cette recherche publiée dans la revue Regional Anesthesia & Pain Medicine qui précise les traitements aux effets indésirables les plus douloureux.
Ces douleurs liées aux traitements du cancer sont non seulement fréquentes, chez précisément 40 % des patients traités, mais persistantes (neuropathie chronique), sur au moins 3 mois. Les médicaments à base de platine, les taxanes et les traitements du cancer du poumon sont associés à la prévalence de la douleur la plus élevée. Face au nombre croissant de survivants du cancer et aux traitements de plus en plus agressifs, les chercheurs ont voulu
évaluer la prévalence mondiale de la neuropathie périphérique douloureuse chronique liée à la chimiothérapie.
L’étude est une méta-analyse des données disponibles de 77 études éligibles, impliquant un total de 10.962 survivants de 28 pays, tous atteints de neuropathie périphérique associée à un traitement médicamenteux contre le cancer.
- Une prévalence élevée de la neuropathie périphérique chronique : chez 4.545 de ces participants, celle-ci était douloureuse et persistante, durant au moins 3 mois. L'analyse des données regroupées conclut ainsi que la prévalence globale de la neuropathie périphérique douloureuse persistante était d'un peu plus de 41 %.
- Des cancers et des traitements concernés plus fortement : les cancers les plus fréquents étaient ceux de l'intestin et du sein. La plus grande proportion d'études se concentrait sur les patients traités soit par des agents à base de platine, par des taxanes, par les deux.
- Les mécanismes en cause : les médicaments utilisés pour traiter le cancer endommagent les cellules et les tissus sains, y compris le système nerveux. Les chercheurs expliquent que cette affection est en effet causée par des lésions directes des cellules nerveuses périphériques qui perturbent ou reconnectent les voies normales de signalisation nerveuse. C’est pourquoi, ces médicaments peuvent entraîner des troubles du mouvement, comme la perte d’équilibre ou de coordination, et des troubles sensoriels, comme une perte de sensation, un engourdissement, des picotements, des « fourmillements » ou une sensation de brûlure sur la peau.
- Les facteurs en cause : plusieurs facteurs peuvent influence la fréquence et la gravité de la douleur neuropathique périphérique chronique, notamment le type et la dose de chimiothérapie, une neuropathie préexistante et l’utilisation conjointe d’autres médicaments pouvant endommager le système nerveux.
Pris ensemble, ces résultats incitent à développer des approches plus efficaces pour soulager la douleur liée aux traitements du cancer.
« Comprendre la prévalence et les facteurs prédictifs de la neuropathie périphérique chronique douloureuse induite par la chimiothérapie est essentiel pour promouvoir un diagnostic précoce et développer des stratégies de traitement personnalisées. La neuropathie périphérique chronique douloureuse induite par la chimiothérapie représente toujours et plus que jamais un défi de santé mondial important, affectant plus de 40 % des personnes diagnostiquées ».
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