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CHIRURGIE BARIATRIQUE: Un dernier recours très encadré chez les mineurs obèses

Actualité publiée il y a 8 années 8 mois 1 jour
HAS

En France, on estime que près de 4% des jeunes de moins de 18 ans seraient obèses. Se pose pour ces jeunes atteints d’obésité sévère, et si les autres méthodes de prise en charge ont échoué, le recours à la chirurgie de l’obésité ou chirurgie bariatrique. Aujourd’hui, la Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle qu’il faut privilégier une prise en charge associant des professionnels de spécialités différentes et comprenant une éducation diététique, des conseils sur l’activité physique ainsi qu’un accompagnement psychologique. Cependant, face à l’épidémie d’obésité et à la multiplication de ces interventions, la HAS reprécise nles cas particuliers dans lesquels il est possible d’envisager une chirurgie, chez un jeune de moins de 18 ans.

Cependant, certains experts, dont ceux de l'European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition recommandent de réserver strictement ce recours à des groupes bien spécifiques de jeunes patients, atteints d'obésité sévère ou morbide et d'autres conditions médicales associées, en raison du risque de complications graves. Cette prise de position, basée sur l'analyse des données disponibles sur les résultats de la chirurgie bariatrique chez les enfants et les adolescents obèses, a récemment été publiée dans le Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition. En France, la Haute Autorité de Santé a recommandé en 2011 de ne pas pratiquer de chirurgie bariatrique avant 18 ans. Or, si l'enfant de moins de 12 ans ne doit effectivement pas être concerné par ce type de chirurgie, hors cas exceptionnel, les adolescents de 15 ans qui pèsent jusqu'à 180 kg doivent pouvoir bénéficier de cette chirurgie aux résultats spectaculaires en termes de qualité de vie, a alors plaidé le Collectif National des Associations Obèses (CNAO). Si sur le sujet, les études sont peu nombreuses, les données les plus récentes suggèrent que chez les jeunes patients soigneusement sélectionnés, une intervention précoce par la chirurgie bariatrique peut fortement réduire le risque d'obésité à l'âge adulte et le risque de comorbidités.


Aujourd'hui, la chirurgie de l'obésité pour les moins de 18 ans ne reste, selon la HAS, qu'à n'envisager que dans des cas très particuliers, même si, à cet âge, l'obésité a des effets délétères sur la puberté, le développement osseux et entraîne des complications cardio-respiratoires, métaboliques et des troubles psycho-affectifs.

Situations et conditions dans lesquelles une chirurgie de l'obésité peut être envisagée pour un jeune de moins de 18 ans : si la HAS réaffirme l'importance de privilégier une prise en charge pluri-professionnelle suivie et adaptée, face à la multiplication de ces interventions, en dehors du cadre des recommandations officielles, elle précise que « pour pouvoir envisager une chirurgie, le mineur devra en outre remplir différents critères, aussi bien physiologiques que psychologiques :

· être âgé d'au moins 15 ans au minimum (et au cas par cas entre 13 et 15 ans) ;

· avoir atteint un stade de croissance osseuse et de puberté suffisant ;

· présenter un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 35 kg/m2 avec au moins une comorbidité sévère[2] ou un IMC supérieur à 40 kg/m2 avec une altération majeure de la qualité de vie ;

· avoir une maturité psychologique assurant sa compréhension (ainsi que celle de son entourage) des risques d'une telle chirurgie et de son engagement à vie à des changements de modes de vie et à un suivi médical régulier.

· Enfin, l'opération – qui requiert une expertise chirurgicale importante – devra être réalisée au sein d'un centre spécialisé obésité (CSO) à compétence pédiatrique ou en lien étroit avec celui-ci.

La chirurgie de l'obésité est une chirurgie lourde qui peut entraîner des complications graves et des difficultés au quotidien, même plusieurs années après l'intervention. Elle ne permet pas à elle seule de perdre du poids et n'est efficace qu'à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d'augmenter son activité physique et d'être suivi médicalement à vie.


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