CHIRURGIE : L’anxiété préopératoire des enfants ne doit pas être négligée
Sans doute parce qu’ils l’expriment moins, l’anxiété et les symptômes dépressifs des enfants qui vont subir une chirurgie sont moins bien pris en compte et dans certains cas négligés, souligne cette équipe de chirurgiens de l’Université de Chicago. Cette étude, la première à avoir évalué ces symptômes chez les enfants, présentée au Congrès Anesthesiology 2024, révèle que les 2 tiers des enfants souffrent de troubles anxieux avant l’intervention, et propose un nouvel outil pour les détecter.
L’outil informatique, se veut facile à utiliser et efficace à dépister l'anxiété et la dépression chez les enfants devant subir une intervention chirurgicale.
L’étude monocentrique montre, pour la première fois, que :
- plus de la moitié des enfants qui vont subir une intervention souffrent d'anxiété ;
- plus d'un tiers souffrent de dépression.
« L'outil KCAT® a été conçu pour ces patients pédiatriques dans le contexte préopératoire est tout à fait faisable et les résultats de notre étude pilote montrent une prévalence substantielle de ces troubles de santé mentale dans cette population chirurgicale », confirme l’auteur principal, le Dr Elizabeth Pealy, professeur d'anesthésie et de soins intensifs à l'Université de Chicago. « L’anxiété et la dépression sont causées par de nombreux facteurs. De nombreux enfants sont déjà anxieux avant une intervention chirurgicale et le stress de l’intervention elle-même peut accentuer cette anxiété. »
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L’incidence et la prévalence globales de l’anxiété et de la dépression chez les enfants est déjà en augmentation en population générale,
dans les pays riches comme les Etats-Unis.
- La maladie ou la blessure qui va nécessiter la chirurgie peut induire le développement d’un stress ou d’une anxiété.
- Ensuite, la perspective et l’imminence de la chirurgie peuvent également être facteurs d’anxiété voire de dépression.
Il est difficile pour les anesthésistes pédiatriques de déterminer si les enfants éprouvent des troubles anxieux sévères non diagnostiqués, qui peuvent contribuer à un risque de complication pendant l’induction de l’anesthésie, au cours de la récupération prolongée, à une augmentation de la douleur postopératoire et à une diminution de la qualité de vie.
Il est donc nécessaire de disposer d’un outil de dépistage de ces pathologies.
KCAT, un outil informatisé d’évaluation adaptative de la santé mentale est ici testé en préopératoire auprès de 65 patients « chirurgicaux pédiatriques », âgés en moyenne de 13 ans, devant subir une chirurgie élective afin d’évaluer la prévalence de l’anxiété et de la dépression. Selon l’analyse, l’outil KCAT a permis en effet une évaluation rapide et précise de l’anxiété et de la dépression sans recours à un clinicien qualifié. L’outil est utilisable via une simple tablette et permet cette évaluation en temps réel dans le cadre périopératoire. L’analyse révèle que :
- 57 % des jeunes participants étaient positifs au dépistage de l'anxiété ;
- 34 % positifs au dépistage de la dépression ;
- L’outil confirme sa capacité à évaluer et à capturer rapidement les niveaux d'anxiété et de dépression chez ces enfants, en préopératoire.
D'autres études sont planifiées qui vont tenter de déterminer comment utiliser ces données pour mieux répondre aux besoins de ces jeunes patients afin d'améliorer leur expérience et les résultats de la chirurgie.
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