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CHOLESTÉROL : Chez les femmes surtout, il monte à la tête

Actualité publiée il y a 2 années 10 mois 1 jour
Neurology
Le risque cardiovasculaire peut obérer certaines fonctions cognitives, dont la réflexion et la mémoire chez les femmes d'âge moyen (Visuel Adobe Stock 176284606)

Le risque cardiovasculaire peut obérer certaines fonctions cognitives, dont la réflexion et la mémoire chez les femmes d'âge moyen, conclut cette étude de cardiologues et de neurologues de la Mayo Clinic qui rappelle toute l’importance pour le maintien de la santé cognitive, d’une bonne circulation ou plus largement d’une bonne santé cérébrovasculaire. Ces nouvelles données, publiées dans la revue Neurology, montrent en effet que la maladie coronarienne et les facteurs de risque cardiovasculaire tels que le diabète et l'hypercholestérolémie sont étroitement associés au déclin cognitif, en particulier chez les femmes, et dès la quarantaine.

 

Ces conclusions peuvent surprendre, étant donnée la prévalence plus élevée de ces conditions chez les hommes : « Il est bien connu que les hommes, par rapport aux femmes, ont une prévalence plus élevée de maladies cardiovasculaires et de facteurs de risque à la quarantaine. Cependant, notre étude suggère que les femmes à la quarantaine présentant ces conditions et ces facteurs de risque encourent un plus grand risque de déclin cognitif », commente le Dr Michelle Mielke, épidémiologiste et neuroscientifique de la Mayo Clinic et auteur principal de l'étude.

Une surveillance cardiovasculaire pour prévenir aussi le déclin cognitif ?

Il s’agit de l’analyse des données de 1.857 participants de la Mayo Clinic Study of Aging, exempts de démence et âgés entre 50 et 69 ans à l’inclusion. 920 étaient des hommes et 937 étaient des femmes. Tous les 15 mois pendant 3 ans en moyenne, les participants ont passé 9 tests cognitifs, de mémoire, de langage, de fonction exécutive et de compétences spatiales. Les données de santé/ maladies cardiovasculaires comportaient les antécédents de maladie coronarienne, d’arythmie, d'insuffisance cardiaque congestive, de maladie artérielle périphérique et d'accident vasculaire cérébral. Les facteurs de risque comprenaient l'hypertension artérielle, le diabète, l'hypercholestérolémie, le tabagisme et l'obésité. L’analyse révèle que :

 

  • 79 % des participants, soit 1.465, présentaient au moins un facteur de risque ou une maladie cardiovasculaire : 83 % des hommes vs 75 % des femmes.
  • la plupart des maladies cardiovasculaires étaient plus fortement associées à la fonction cognitive chez les femmes ;
  • le déclin cognitif annuel associé à la maladie coronarienne est plus de deux fois plus important pour les femmes que pour les hommes ;
  • le diabète, l'hypercholestérolémie et la maladie coronarienne sont les facteurs associés au déclin le plus marqué de la fluidité verbale chez les femmes ;
  • l'insuffisance cardiaque congestive est associée à un plus grand déclin du langage chez les hommes.

 

Des différences d'association selon le sexe : cette étude identifie pour la première fois des différences entre les sexes dans le développement des troubles cognitifs associés à la santé/maladie cardiovasculaire. Les adultes d'âge moyen, en particulier les femmes ayant des antécédents de maladie cardiaque, peuvent constituer des groupes de patients plus critiques nécessitant une surveillance précoce à la fois sur le plan cardiovasculaire et cognitif.

 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour décrypter les mécanismes spécifiques pouvant expliquer ces différences d’association selon le sexe. Les chercheurs suggèrent ici que les hormones, la génétique, le mode de vie et les facteurs psychosociaux pourraient jouer un rôle clé dans les différences observées.


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