CHOLESTÉROL, HTA : Ces facteurs de risque majeurs d’AVC souvent négligés
Des facteurs de risque majeurs non diagnostiqués sont retrouvés "après coup" chez les deux tiers des patients victimes d'un AVC ischémique, révèle cette étude du Centre Vaudois (Lausanne). Ces données, présentées lors du Congrès annuel de l’Académie Européenne de Neurologie (EAN) révèlent ainsi que les patients qui subissent un AVC ischémique sans facteurs de risque précédemment diagnostiqués présentent, en réalité et dans la majorité des cas, des conditions sous-jacentes sévères, qui auraient dû être systématiquement recherchées.
L'AVC ischémique survient lorsqu'un caillot sanguin coupe l'apport en sang au cerveau. C’est le type d'AVC le plus courant.
Dans l'ensemble, l'étude estime que 68 % des patients victimes d'un AVC avec des facteurs de risque majeurs non diagnostiqués, présentaient en fait un facteur de risque majeur qui n'aurait pas dû passer inaperçu. L'étude apporte ainsi de nouvelles informations cruciales sur les principaux facteurs de risque d'AVC ischémique.
L’étude a analysé les dossiers de santé de 4.354 patients victimes d'AVC de 2003 à 2018. Pour 1.125 participants, aucun facteur de risque particulier n’avait été consigné. L’analyse révèle que :
- le facteur de risque vasculaire le plus fréquemment détecté est dyslipidémie -ou déséquilibre des graisses sanguines- avec, notamment un taux élevé de cholestérol ou des taux élevés de triglycérides : ce facteur est retrouvé chez plus de 61 % des patients sans facteur de risque particulier consigné au dossier ;
- le deuxième facteur de risque le plus courant est l'hypertension artérielle (HTA) retrouvée chez 24 % des patients ;
- enfin, la fibrillation auriculaire est retrouvée, a posteriori, chez plus de 10 % des participants ;
- une association positive entre les patients sans facteurs de risque identifié, et un âge plutôt jeune, l’appartenance à une minorité ethnique et le tabagisme est également retrouvée ;
- une association négative entre les patients sans facteurs de risque identifié, et l'utilisation d'antiplaquettaires (anticoagulants) avant l'AVC et un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé est également identifiée.
« Ces résultats soulignent notamment l'importance de tester et de traiter les déséquilibres lipidiques sanguins
tels que les taux élevés de cholestérol et de triglycérides, ainsi que la pression artérielle et d'identifier et de traiter les personnes atteintes de fibrillation auriculaire et de diabète de type 2 », commente l’auteur principal, le Dr Rêgo : « jusqu’à notre étude, il existait peu de données cliniques sur la fréquence, le profil des patients et les mécanismes d'AVC chez les patients ayant subi un AVC ischémique aigu avec des facteurs de risque vasculaires majeurs non diagnostiqués auparavant ».
Ces données vont contribuer à mieux identifier les patients à risque d'AVC, et donc qui ont besoin de mesures de prévention et d’une surveillance plus intensive.