CICATRISATION et esthétique: Quelles mesures pour réduire la cicatrice ?

-Quelques études ont néanmoins montré que le massage peut contribuer à réduire les symptômes liés à la cicatrisation (Journal of Burn Care & Rehabilitation-2). Cette étude, menée chez 20 patients ayant subi des brûlures, compare les résultats d'une thérapie par massage vs soins de plaies standard. Les massages ont été effectués 2 fois par semaine pendant 5 semaines avec le beurre de cacao. A la fin de l'étude, les patients du groupe massage rapportent des niveaux inférieurs de douleur, moins de démangeaisons, moins d'anxiété, une meilleure humeur, vs groupe témoin.

-D'autres centres spécialisés prônent un massage très délicat du tissu environnant la cicatrice, afin de favoriser la concentration de l'humidité vers le lit de la plaie et de maintenir un environnement humide idéal pour la cicatrisation mais aussi pour la cicatrice. Le massage pourrait aussi permettre de réguler la croissance du collagène, de favoriser l'élasticité et la flexibilité de la peau, tout en réduisant un bourgeonnement excessif. Enfin, basculer en fonction de la plaie et du stade de cicatrisation entre un massage circulaire du tissu environnant, un massage horizontal de prat et d'autre de la cicatrice après fermeture de la plaie, et un massage vertical de haut en bas le long de la longueur de la cicatrice peut fournir des types de stimulation variés propices à la cicatrice. La pression doit évidemment être adaptée au stade de cicatrisation, très douce au début et, de plus en plus intense au fur et à mesure que le tissu devient plus fort et plus flexible.

On l'aura compris, le massage peut « aider » dans la cicatrisation et la minimisation de la cicatrice, mais pour certains types de plaies seulement à certains stades précis de la cicatrisation. Le massage ne doit donc pas s'improviser. Il doit être conseillé par le médecin et le chirurgien, et réalisé par un professionnel de santé. De même, si certaines pommades peuvent faciliter le massage, elles sont à prescrire impérativement par le médecin. Aujourd'hui, il n'existe aucune preuve scientifique solide pour confirmer les bénéfices d'un massage de la cicatrice ou d'appliquer des pommades topiques sans l'approbation d'un clinicien.

Le soleil est incontestablement à éviter : si la vitamine D produite par l'organisme lors de l'exposition solaire peut améliorer le processus de cicatrisation des plaies tout comme l'immunité, l'exposition d'une cicatrice au soleil peut entraîner un effet négatif et inesthétique. L'exposition au soleil doit donc être évitée pour réduire les cicatrices. Les rayons UV vont soit éclaircir soit assombrir la peau nouvellement reformée, provoquant une décoloration notable qui peut durer plusieurs années. Il s'agit donc de bien couvrir la zone touchée avec des pansements, et de prendre le soin, plusieurs années après la cicatrisation, d'utiliser un écran solaire avec un indice protecteur >30.

Le silicone peut être utilisé en complément des pansements traditionnels pour réduire les cicatrices : le silicone peut permettre de réguler la production de fibroblastes et d'éviter la formation de tissus anormaux. Il s'avère particulièrement efficace pour limiter l'inflammation et réduire les cicatrices chéloïdes et hypertrophiques, causées par des dépôts de collagène en excès qui peuvent conduire à la formation de tissu en excès, rigides ainsi qu'à l'apparition de rougeurs. Le silicone « existe » en gel et en feuille et peut être utilisé même plusieurs années après la cicatrisation. Mais, là encore, son utilisation passe par la prescription.