CICATRISATION, IMPLANTS : Le gel bactériophage qui vient à bout du biofilm
Cette équipe de l’Université McMaster (Canada) utilise un processus naturel, la capacité des virus bactériophages, pour lutter contre le biofilm et les infections bactériennes résistantes aux antibiotiques. Rien de nouveau jusque-là si ce n’est qu’ils parviennent à « réunir » 300.000 milliards de phages en 1 millilitre de gel. La prouesse, documentée dans la revue Chemistry of Materials se joue donc sur la consistance et la concentration de ce nouvel antibactérien, aux multiples applications dans la cicatrisation et l’implantologie, qui peut, de plus, être adapté pour cibler des formes spécifiques de bactéries.
Parmi ses nombreuses applications en médecine, le gel pourrait être utilisé dans le soin des plaies ou en tant que revêtement antibactérien pour implants et prothèses, ou encore comme qu’échafaudage de croissance stérile pour tissus humains.
Les phages peuvent tuer des bactéries résistantes aux antibiotiques
Spécialisée dans le développement de solutions d'ingénierie pour contrer les maladies infectieuses, l’équipe a recueilli puis regroupé des virus bactériophages, les a assemblés en cristaux liquides et, à l'aide d'un liant chimique est parvenue à les concentrer dans une substance semblable à la gélatine. 1 millilitre de ce concentré antibactérien de phages gélatineux contient 300.000 milliards de phages.
Une solution finalement naturelle, alors que « les phages sont tout autour de nous, y compris à l'intérieur de notre corps », rappelle l’auteur principal, le Dr Hosseini-Doust : « Les phages sont les prédateurs naturels des bactéries. Partout où il y a des bactéries, il y a des phages. Ce qui est unique ici, c'est la concentration que nous avons pu atteindre en laboratoire, pour créer un matériau solide ».
Un domaine émergent de la recherche : de nombreuses équipes « planchent » sur les phages à la recherche de nouvelles solutions pour lutter contre la résistance croissante aux antimicrobiens : « Nous avons besoin de nouvelles armes pour tuer les bactéries, et les bactériophages sont l'une des alternatives les plus prometteuses ». De plus, l'ADN des phages qui peut être facilement modifié pour cibler des cellules spécifiques, pourrait l’être aussi pour cibler les cellules cancéreuses. Il est même possible de trouver des phages ciblant les plastiques ou les polluants environnementaux.
Être capable de transformer les phages en une forme solide ouvre ainsi de nouvelles perspectives.
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