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CICATRISATION : Une nouvelle imagerie suit la formation de tissu cicatriciel

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 4 jours
Angewandte Chemie
Cette technique d’imagerie par résonance magnétique non invasive permet de suite l'évolution de la fibrogénèse

Cette technique d’imagerie par résonance magnétique non invasive de la fibrogénèse ici pulmonaire va permettre de suivre la réponse des organes et tissus, aux lésions et aux plaies, dont la formation de nouveaux tissus fibreux qui peuvent entraîner des cicatrices. Ce processus de fibrogénèse pourra désormais faire l’objet d’une surveillance non invasive mais précise au niveau moléculaire, comme l’expliquent ces scientifiques américains dans la revue Angewandte Chemie. La techno repose sur une nouvelle sonde à base de gadolinium qui, finalement, ne « rapporte » que les niveaux de protéines impliquées dans la fibrogénèse. La méthode permet ainsi de détecter la formation de tissu cicatriciel en excès.

La cicatrisation naturelle des lésions tissulaires implique la formation de tissu fibreux à base de collagène pour la fermeture de la plaie. En mode cicatrisation normale, le matériau fibreux est finalement remplacé par du tissu sain et normal. Mais si la plaie est large ou si le tissu est lésé à plusieurs reprises, le processus de cicatrisation des plaies peut ne pas aboutir à la fermeture de la plaie, ce qui entraîne une menace de perte de fonction des organes. Au niveau moléculaire, la fibrogénèse est l'accumulation, puis le remodelage du collagène, principalement par réticulation, pour créer des structures plus rigides et plus serrées.

 

Ici, l’équipe du Massachusetts General Hospital et de la Harvard Medical School développe une sonde moléculaire capable de reconnaître spécifiquement les composants impliqués dans la fibrogénèse : une sonde à base de chelate de gadolinium pour l'imagerie par résonance magnétique (IRM). La sonde a été développée pour cibler l'allysine, un acide aminé marqueur de la réticulation active du collagène. En effet, lors de la fibrogénèse active, un groupe actif d'allysine est généré, mais en cas de complication, de chronicité ou de retard de cicatrisation, les fragments d'allyline se structurent différemment, sous forme de liens croisés. Le chelate de gadolinium qui forme des liaisons stables avec l'allysine permet donc de détecter une fibrogénèse active ou retardée. De plus, ce composé répond aux critères clés de la technologie par IRM, car il se montre stable, hydrosoluble et excrétable via le tractus rénal avec une très bonne pharmacocinétique, avec bien sûr cette sélectivité élevée par rapport à la cible (allyline).

La preuve de concept est faite ici dans la fibrogénèse pulmonaire chez des souris : la sonde e l’IRM permettent de suivre la fibrogénèse lorsque les souris sont traitées avec un médicament spécifique. Au-delà de la fibrose du poumon, il est clair que toute fibrogénèse -un processus commun à de nombreuses maladies chroniques des organes internes mais aussi à de nombreux cancers- pourra être suivi avec le nouveau dispositif d’imagerie.

Une perspective prometteuse donc de nouvelles sondes spécifiques d'IRM pour la détection, le pronostic et la surveillance de la progression de multiples maladies, de la réponse au traitement mais aussi, plus directement de la cicatrisation des plaies chirurgicales profondes.


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