Découvrez nos réseaux sociaux
Actualités

COGNITION : Pourquoi diabète et AVC forment un cocktail particulièrement mauvais

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 1 semaine
Stroke
Il est indispensable de détecter les premiers signes de prédiabète afin d‘éviter ou de retarder ces complications cérébrales et cognitives (Visuel AdobeStock_266347273)

Un diabète de type 2 préexistant est lié à de moins bonnes performances cognitives après un accident vasculaire cérébral (AVC), soulignent ces chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Ces travaux, présentés dans Stroke, une revue de l’American Heart Association, confirment des preuves déjà solides d’une association entre le diabète de type 2 et une déficience cognitive, alertent à vérifier la capacité du patient, post-AVC, à contrôler son diabète et incitent à détecter les premiers signes de prédiabète afin d‘éviter ou de retarder ces complications cérébrales et cognitives.

 

Ainsi, les personnes atteintes de diabète de type 2 présentent de moins bonnes performances cognitives 3 à 6 mois après un AVC, par rapport à des patients non diabétiques. Au-delà relation entre diabète et cognition est complexe : le diabète de type 2 augmente le risque d’AVC et a déjà été associé à des troubles cognitifs ainsi qu’à un risque plus élevé de démence.

Le prédiabète est une cible clé de la prévention de l’AVC et de la démence

C’est le rappel de l’auteur principal, le Dr Perminder Sachdev, de l’UNSW. Son équipe avait déjà mené des recherches suggérant que les patients ayant subi un AVC et ayant des antécédents de diabète de type 2 ont une fonction cognitive dégradée par rapport aux patients ayant subi un AVC mais sans antécédents de diabète de type 2. Cette nouvelle étude révèle que ces résultats ne valent pas en cas de prédiabète préexistant. L’idée serait donc de

détecter et traiter le prédiabète, avant le développement du diabète, de la démence ou de l’AVC

Les chercheurs ont combiné les données de 1.601 patients victimes d’AVC originaires de 6 pays et évalués pour leur fonction cognitive entre 3 et 6 mois après l’AVC. Leur glycémie à jeun mesurée à l'admission à l'hôpital et les antécédents médicaux ont été utilisés pour diagnostiquer le prédiabète ou le diabète de type 2. Mais après ajustement en fonction de l'âge, du sexe et de l'éducation, les chercheurs constatent que

  • Si les patients diabétiques de type 2 « ont beaucoup » perdu, avec l’AVC en termes de score dans différents domaines de la fonction cognitive (mémoire, attention, vitesse de traitement, langage, capacité visuelle, flexibilité mentale et fonctionnement exécutif),
  • Les participants prédiabétiques n’accusent pas une baisse de scores cognitifs plus élevée que les participants exempts de prédiabète et de de diabète.
  • Ces données valent même après ajustement des facteurs de confusion possibles, dont le type d'AVC, l'origine ethnique, l'hypertension artérielle, le tabagisme, les antécédents d’AVC ou d’anomalies du rythme cardiaque et l'indice de masse corporelle (IMC).

 

Il s’agit donc d’accorder une surveillance toute particulière aux patients atteints de diabète de type 2 après l’AVC : « Nous devons en particulier nous assurer que ces survivants ont la capacité mentale de gérer leur diabète, ce qui peut inclure l’autosurveillance plusieurs fois par jour, la gestion des lecteurs de glycémie, l'ajustement des doses de médicaments, de l’'insuline notamment, la surveillance des apports alimentaires … ».

 

Ainsi, si l’on savait déjà que le diabète de type 2 peut être associé à une déficience cognitive, cette étude révèle une baisse plus dramatique de la cognition après un AVC chez les diabétiques de type 2. Il s'agit d'un message important pour le grand public.

 

En revanche, alors que le prédiabète ne semble pas associé aux mêmes effets cognitifs en cas d’AVC, son diagnostic et sa prise en charge précoces pourraient empêcher ou retarder la progression vers le diabète de type 2 et, dans le même temps limiter les conséquences cognitives en cas d’AVC.


Autres actualités sur le même thème