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CÔLON IRRITABLE et CONSTIPATION : Une pilule pour soulager en douceur

Actualité publiée il y a 3 années 11 mois 1 semaine
Clinical and Translational Gastroenterology
Une capsule bicouche innovante peut surmonter les obstacles actuels à l'administration de médicaments ciblée sur le côlon (Visuel Fotolia 9926013)

Cette équipe de gastro-entérologues du Brigham and Women's Hospital (BWH) documente un nouveau traitement, toujours en développement, pour le syndrome du côlon irritable avec constipation. L’étude préclinique, publiée dans la revue Clinical and Translational Gastroenterology, révèle qu'une capsule bicouche innovante peut surmonter les obstacles actuels à l'administration de médicaments ciblée sur le côlon. C’est donc l’espoir d’une nouvelle solution pour soulager les douleurs abdominales associées au syndrome.

 

Les patients souffrant du syndrome du côlon irritable avec constipation (IBS-C pour irritable bowel syndrome-constipation) n’ont pas de traitement satisfaisant : ces patients peuvent se voir prescrire des doses d'acide chénodésoxycholique (acide biliaire) à libération rapide mais avec un effet indésirable fréquent de crampes et de douleur abdominale. Le foie produit des acides biliaires pour aider au processus digestif, en régulant la motilité intestinale, l'homéostasie des fluides et l'activité humorale. Si les acides biliaires, tels que l’acide chénodésoxycholique, sont donc reconnus pour améliorer la motilité intestinale, le défi était de pouvoir les les administrer en réduisant les effets secondaires possibles.

Les acides biliaires facteurs de motilité, mais de douleur aussi

L’équipe du BWH et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont donc réfléchi à une administration plus lente de l’acide chénodésoxycholique via une capsule bicouche, et montre, à partir d’études précliniques, que ce mode d'administration permet en effet de réduire les crampes du côlon et d’améliorer le confort pour le patient.

 

Une pilule à libération biphasique : les acides biliaires contribuent à la motilité, mais une dose élevée d'acide biliaire en une seule fois entraine certes une augmentation des selles, mais aussi de la douleur, explique l’auteur principal, le Dr Giovanni Traverso, du Service de gastroentérologie, hépatologie et endoscopie du BWH et du département de génie mécanique du MIT. Le mécanisme d'administration bicouche testé ici chez des animaux modèles d’IBS-C montre que la libération de la couche superficielle de la pilule a établi une concentration locale tolérable d’acide biliaire qui induit ensuite des niveaux suffisants de liquide colique pour accueillir la seconde libération d’acide. Cette libération biphasique permet donc de cibler le côlon avec une dose faible et durable d'acide biliaire, d’éviter le pic et les crampes.

Les chercheurs précisent qu’ils n’ont pas été en mesure de mesurer les niveaux de douleur abdominale chez leur modèle animal (le porc) mais ont pu, en revanche, évaluer les contractions rectales. Compte-tenu de ces résultats prometteurs, des essais cliniques sont prévus dans les 18 prochains mois, la production de pilules étant prise en charge par la Biotech société Bilayer Therapeutics.

 

D’autres applications apparaissent possibles au-delà du syndrome du côlon irritable, les acides biliaires étant impliqués dans les maladies métaboliques, notamment le diabète et la cytopathie hépatique.

 

La délivrance contrôlée d'acides biliaires au côlon ouvre un espoir pour traiter les maladies gastro-intestinales telles que la constipation, toujours un peu tabou bien qu’handicapantes au quotidien.


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