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Comment l’USAGE de SUBSTANCES peut mener au déclin cognitif

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 2 semaines
Nature Communications
La consommation de substances entraîne immanquablement des changements cérébraux durables, qui mènent au déclin cognitif (Visuel Adobe Stock 149032525)

Cette équipe d’addictologues et de neurologues de la Texas A&M University s’adresse aux dizaines de millions de personnes qui consomment de l’alcool en excès, comme toute autre substance. « La consommation de substances entraîne immanquablement des changements cérébraux durables, qui mènent au déclin cognitif », conclut cette équipe dans la revue Nature Communications.

 

La recherche révèle et souligne la relation entre la consommation de substances et des modifications importantes d'un circuit cérébral inhibiteur, ces modifications entraînant une diminution de la flexibilité cognitive.

Les chercheurs rappellent ainsi qu’aux seuls Etats-Unis, plus de 50 millions de personnes sont aux prises avec des troubles de la consommation d'alcool, ou de cocaïne. Au-delà des risques déjà documentés, la dépendance à ces substances affecte négativement la flexibilité cognitive, qui est notre capacité à nous adapter à différentes tâches ou stratégies successives. La recherche éclaircit les raisons sous-jacentes de cette déficience cognitive.

L’abus de substance finit par éteindre la flexibilité cognitive

Cette fonction cérébrale est une condition cruciale de réussite, dans des domaines très variés de la vie, dont la réussite scolaire, professionnelle et personnelle. En vieillissant, cette flexibilité joue un rôle clé dans l'atténuation du déclin cognitif. Enfin, le déficit de flexibilité cognitive a déjà été lié à une moindre qualité de vie.

 

L’étude apporte de nouvelles informations sur l'impact néfaste de la consommation chronique de cocaïne ou d'alcool sur la flexibilité cognitive. Elle révèle que l’usage de ces substances modifie un circuit cérébral inhibiteur local qui joue justement un rôle tampon, protecteur, contre les effets négatifs de la consommation de substances sur la cognition.

  • La consommation de substances impacte tout particulièrement un groupe spécifique de neurones, les neurones épineux du striatum, dotés de projections vers une zone du cerveau, la « substantia nigra pars reticulata ».
  • À l'inverse, la flexibilité cognitive est favorisée par les interneurones cholinergiques striataux qui reçoivent de puissants signaux inhibiteurs du striatum.

 

L’auteur principal, le Dr Jun Wang, professeur agrégé de neurosciences et de thérapeutique expérimentale à la Texas A&M explique : « l'augmentation de l'activité des neurones épineux du striatum due à la consommation de substances inhibe les interneurones cholinergiques,

ce qui entraîne une réduction de la flexibilité cognitive.

Globalement, la consommation de substances induit des changements durables dans la communication entre ces 2 groupes de cellules, nécessaire à cette flexibilité cognitive. De plus, ces modifications de communication entre le striatum et la substantia nigra, contribuent à renforcer la consommation de substances… ».

 

Cette nouvelle connaissance des circuits cérébraux impliqués dans l'altération de la flexibilité cognitive ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques pour tenter restaurer la cognition chez ces patients gros consommateurs d’alcool et usagers de substances.  


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