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CONCEPTION : L’âge du père compte autant

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 3 semaines
Maturitas
Les hommes âgés de 45 ans et plus peuvent connaître une baisse de fertilité et exposer leur partenaire à un risque accru de complications liées à la grossesse, telles que le diabète gestationnel, la prééclampsie et la prématurité.

Cette analyse de 40 années de recherche sur l'effet de l'âge parental sur la fertilité, la grossesse et la santé des enfants, publiée dans la revue Maturitas, révèle toute l’importance de l’âge du père lors de la conception. Ainsi, les hommes âgés de 45 ans et plus peuvent connaître une baisse de fertilité et exposer leur partenaire à un risque accru de complications liées à la grossesse, telles que le diabète gestationnel, la prééclampsie et la prématurité. Les nourrissons nés de pères plus âgés présentent également un risque plus élevé de prématurité ou d'accouchement tardif, de faibles scores d'Apgar, de faible poids de naissance, de convulsions néonatales et d'anomalies congénitales. Les chercheurs vont jusqu’à suggérer aux hommes qui tardent à avoir un enfant de verser du sperme en banque avant l'âge de 35 ans.

 

Si de très nombreuses études ont exploré l’effet de l’âge de la mère à la conception sur les résultats de naissance et la santé de l’enfant, cette étude montre que les hommes aussi ont une horloge biologique en matière de fertilité, explique l’auteur principal, Gloria Bachmann, directrice de l'Institut de la santé des femmes de l’Université Rutgers (New Jersey) :  « Bien qu'il soit largement admis que les changements physiologiques qui se produisent chez les femmes après 35 ans peuvent affecter la conception, la grossesse et la santé de l'enfant, la plupart des hommes ne réalisent pas que leur âge avancé peut avoir un impact similaire ».

 

Âge paternel avancé et mauvais résultats de naissance

Il n’existe pas de définition médicale d’un âge paternel avancé, mais ici, les auteurs le situent entre 35 et 45 ans. Ils relèvent que dans les pays riches les naissances de pères âgés de plus de 45 ans ont augmenté de 10% au cours des 40 dernières années, probablement en raison de la procréation médicalement assistée. L’étude, donc d’actualité, révèle justement que les hommes de 45 ans et plus peuvent connaître une baisse de fertilité et exposer leur partenaire à un risque accru de complications liées à la grossesse, telles que le diabète gestationnel, la prééclampsie et la prématurité. Les risques sont également là pour les nourrissons (accouchement prématuré ou tardif, de faibles scores d'Apgar, insuffisance pondérale à la naissance, convulsions, anomalies congénitales) avec, plus tard dans la vie un risque accru de cancers, de troubles psychiatriques et cognitifs et d’autisme.

 

Quelles explications ? Les chercheurs évoquent la baisse naturelle de testostérone qui survient avec le vieillissement, la dégradation des spermatozoïdes et globalement une qualité moindre du sperme : « il semble que le sperme subisse d’autres changements indésirables avec le vieillissement : les spermatozoïdes ont tendance à perdre aussi leur « forme physique » avec le vieillissement ». Ces dommages causés aux spermatozoïdes par le stress du vieillissement peuvent entraîner une diminution du nombre de spermatozoïdes et une modification du sperme donc de l'ADN transmis aux cellules du corps de la progéniture.

 

Ces mutations germinales ou héréditaires néfastes peuvent également contribuer à cette association entre âge paternel et troubles neurologiques et cognitifs, dont l'autisme et la schizophrénie chez ces enfants : « il est bien établi que la schizophrénie est plus fréquente chez les enfants de pères âgés. Ainsi, 1 enfant sur 141 ayant un père âgé de moins de 25 ans en reçoit le diagnostic vs 1 sur 47 avec un père âgé de plus de 50 ans". De la même manière, le risque d'autisme commence à augmenter avec l’âge paternel, à partir de 40 ans.

 

Les hommes aussi ! Les femmes sont aujourd’hui plus conscientes et mieux éduquées que les hommes en santé reproductive, et la plupart des hommes ne consultent pas sur ces sujets.

Les auteurs appellent donc les médecins à mieux informer les hommes plus âgés sur les effets de leur âge sur la conception, la grossesse et les résultats de naissance.


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