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COVID-19 : 2 mètres de distance et des lunettes aussi

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 3 semaines
The Lancet
Les chercheurs reconnaissent en préambule que la disponibilité et la faisabilité et d'autres facteurs contextuels influencent et influenceront les recommandations des autorités sanitaires (Visuel AdobeStock_332674760)

Cette revue systématique et méta-analyse réalisée à l’initiative de l'Organisation mondiale de la santé par une équipe de l’Université Mc Master (Canada), confirme à quel point les preuves de la littérature soutiennent aujourd’hui, pour la prévention de COVID-19, la distanciation physique, les masques, mais aussi « les protections oculaires ». Une confirmation des mesures aujourd’hui mises en œuvre dans la plupart des pays, mais avec des précisions utiles, dont ces « deux mètres ou plus pour empêcher la transmission interhumaine de COVID-19 ».

 

Cet examen systématique a été mené par une équipe de recherche internationale et multidisciplinaire composée de chercheurs, de cliniciens généralistes et spécialisés, d'épidémiologistes, de patients, d'experts en santé publique et en politique de santé. L’équipe a recherché les preuves d’efficacité directes de mesures de prévention contre COVID-19 et indirectes sur les coronavirus apparentés SRAS et MERS. (L’équipe a adopté les méthodologies rigoureuses Cochrane et GRADE pour évaluer la qualité des preuves). L’équipe a identifié 172 études observationnelles dans 16 pays et 6 continents, et 44 études réalisées en milieu de soin ou en « communautés » sur un total de 25.697 patients.

La disponibilité et la faisabilité et d'autres facteurs contextuels influencent et influenceront les recommandations des autorités sanitaires,

reconnaissent les auteurs, cependant :

  • la protection des yeux pourrait offrir des avantages supplémentaires : car les lunettes ou dispositifs de protection oculaire comme les visières contribuent aussi à réduire le risque d'infection jusqu’à 78% ;
  • l'efficacité de l’utilisation de masques « dans la communauté » est elle-aussi confirmée, même si les auteurs parlent de « preuves limitées ». Ainsi, les auteurs marquent une préférence pour les masques « respirateurs » N95 ou autres FFP2, ainsi qu’aux masques chirurgicaux, habituellement réservés aux professionnels de santé ; précisément, l'utilisation de masques faciaux « grand public » peut permettre une réduction importante du risque d'infection, jusqu’à 85% mais cette réduction du risque est encore plus élevée avec les masques à valve ou chirurgicaux ;
  • enfin, l’efficacité de la distanciation physique est évidemment réaffirmée, avec un niveau de preuve plus élevé pour une distance de 2 m : le risque de transmission est réduit de 80% avec une distance physique de 1 m ou plus, vs < 1 m mais cette protection augmente avec la distance, 2 m apportant une protection optimale ;
  • tout comme les mesures de base telles que l'hygiène des mains.

 

Les auteurs soulignent l’urgence de mettre fin à la pénurie de dispositifs de protection (EPI) pour tous les soignants et tous les établissements de soins de santé, « ce qui implique une augmentation de la production et une réflexion sur la réorganisation de la fabrication ».

 

Des études plus globales, collaboratives et bien menées des différentes stratégies de protection individuelle restent nécessaires. Pour les masques, de grands essais randomisés sont en cours.