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COVID-19 : Caractéristiques cliniques observées chez les formes mortelles

Actualité publiée il y a 4 années 8 mois 3 semaines
AJRCCM

Cette étude, menée à la source de l‘épidémie, à Wuhan, identifie et permet de préciser les caractéristiques des patients atteints d’une forme mortelle de COVID-19. Publié dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine (AJRCCM), la revue de l'American Thoracic Society, ce premier état des lieux des caractéristiques communes retrouvées chez des patients décédés, met à nouveau l’accent sur l’importance de comorbidités préexistantes dans le risque de décès et un pic de sévérité de COVID-19, 6 à 7 jours après l’admission.  

 

Les chercheurs précisent ici les caractéristiques les plus courantes retrouvées chez 85 patients atteints de COVID-19 et décédés à Wuhan aux premiers stades de la pandémie de coronavirus. Ces chercheurs chinois et américains ont analysé les dossiers de santé électroniques des patients atteints de COVID-19 décédés aux Hanan Hospital et Wuhan Union Hospital entre le 9 janvier et le 15 février 2020. L’analyse montre que la majorité des patients atteints de COVID-19 décédés, étaient « des hommes, de plus de 50 ans, et atteints de maladies chroniques non transmissibles ».

Des cas mortels plus fréquents chez les hommes de plus de 50 ans souffrant de comorbidités chroniques, notamment d'hypertension, de maladies coronariennes et de diabète

 

Les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de 85 patients décédés et analysé leurs antécédents médicaux, leurs expositions possibles au coronavirus, leurs antécédents médicaux et leurs comorbidités, les symptômes, les résultats d’examens de laboratoire et/ou d’imagerie (scanner). Des analyses statistiques ont ensuite été effectuées.

  • L'âge médian de ces patients était de 65,8 ans ;
  • 72,9% étaient des hommes ;
  • les symptômes les plus courants : la fièvre, l'essoufflement (dyspnée) et la fatigue ;
  • les comorbidités les plus courantes : l'hypertension, le diabète et les maladies coronariennes ;
  • 80% présentaient un taux très faible d'éosinophiles (cellules qui sont réduites dans les infections respiratoires sévères) à l'admission ;
  • les complications étaient : l'insuffisance respiratoire, le choc, le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et l'arythmie cardiaque ;
  • la plupart des patients ont reçu des antibiotiques, des antiviraux et des glucocorticoïdes (stéroïdes) ; certains de l'immunoglobuline intraveineuse ou de l'interféron alpha-2b.

 

Même si les symptômes respiratoires peuvent ne se développer qu'une semaine après la présentation, il peut y avoir ensuite un déclin rapide, 6 jours en moyenne après l’admission

Quelques constatations majeures :

  • l'éosinophilopénie semble indiquer un mauvais pronostic ;
  • l'apparition précoce d'un essoufflement peut également être considéré comme un symptôme précoce du COVID-19 ;
  • la combinaison de médicaments antimicrobiens (antiviraux, antibiotiques) ne semble pas aider de manière significative les patients ;
  • la majorité des patients étudiés sont décédés d'une défaillance d'organes multiples.

 

 

Si l’étude identifie certaines caractéristiques chez ces cas mortels de COVID-19, les auteurs précisent qu‘elles ne restent qu’indicatives, compte tenu de la propagation de la maladie à d'autres régions du monde. La génétique peut jouer un rôle dans la réponse à l'infection, et le cours de la pandémie peut également changer à mesure que le virus mute.

« Comme il s'agit d'une nouvelle pandémie qui évolue constamment, nous pensons que la communauté médicale doit garder un esprit ouvert aux études qui sont menées ».