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COVID-19 : Comment il endommage le cerveau

Actualité publiée il y a 2 années 2 semaines 11 heures
PLoS Biology
Un antiviral déjà approuvé pourrait contribuer à préserver les neurones altérés (Visuel Adobe Stock 328733419)

Cette équipe de l’Université de Californie - San Diego décrypte le mécanisme par lequel le virus SARS-CoV-2 endommage les cellules cérébrales : ces travaux contribuent à mieux comprendre les symptômes neurologiques de longue durée, observés dans les formes longues ou COVID long. En apportant ce nouvel éclairage, la recherche, publiée dans la revue PLoS Biology suggère qu'un antiviral déjà approuvé pourrait contribuer à préserver les neurones altérés.

 

À l'aide d'organoïdes du cerveau humain, l’équipe de recherche internationale, menée par le Dr Alysson Muotri, professeur de pédiatrie et de biologie à la San Diego School of Medicine a pu décrypter comment le virus SARS-CoV-2 qui cause le COVID-19 infecte les neurones corticaux et détruit spécifiquement leurs synapses- ou connexions entre les cellules cérébrales.

 

« Les vaccins et les traitements émergents ont réduit les conséquences sanitaires du COVID-19 chez la plupart des patients », a déclaré l'auteur principal de l'étude, Alysson R. Muotri, PhD, professeur aux départements de pédiatrie et cellulaire et moléculaire de la faculté de médecine de l'UC San Diego. « Mais le phénomène du Long COVID, caractérisé par des symptômes persistants qui incluent une atteinte neurologique, reste mal compris et sans remède spécifique.

Expliquer les symptômes neurologiques du COVID

Inflammation cérébrale ou infection neuronale ? Bien qu’initialement et toujours principalement considéré comme une infection respiratoire, le COVID-19 peut provoquer des symptômes neurologiques temporaires ou durables chez certains patients, allant de la perte du goût et de l'odorat, à une altération de la capacité de concentration (brouillard cérébral) et à des effets psychologiques tels que la dépression, l'accident vasculaire cérébral (AVC), l'épilepsie, et l'encéphalopathie (un changement dans la fonction ou la structure du cerveau). Si certaines études ont limité les effets cérébraux du COVID à une inflammation, d’autres suggèrent que le virus SARS-CoV-2 peut bien infecter et altérer les cellules cérébrales (y compris chez les fœtus en développement).  

 

L’étude : l'équipe a donc développé des organoïdes ou amas de tissus et de cellules tridimensionnels dérivés de cellules souches cultivées permettant d’imiter les tissus cérébraux. Les chercheurs ont exposé ces organoïdes cérébraux au virus SRAS-CoV-2. Ils observent alors une infection et une réplication virales et constatent que le virus détruit rapidement le nombre de synapses excitatrices dans les neurones, et cela dans les 7 jours qui suivent l'infection. (Les synapses excitatrices augmentent la capacité d'action de déclenchement d'un neurone, tandis que leurs homologues, appelées synapses inhibitrices, diminuent ce potentiel).

 

Vers un traitement ? Lorsque ces organoïdes infectés sont traités avec du sofosbuvir, un traitement approuvé pour l’hépatite C, la réplication virale est inhibée et les déficiences neurologiques observées sont inversées. Ces résultats préliminaires laissent espérer l’efficacité du sofosbuvir pour traiter les cellules cérébrales infectées et donc prévenir ou inverser les symptômes neuronaux. D’ailleurs, soulignent les chercheurs,

On sait que le sofosbuvir protège efficacement les cellules neurales infectées par le virus Zika.

« L'essentiel est que le sofosbuvir semble avoir la capacité d'arrêter ou de prévenir le développement de symptômes neurologiques chez les patients COVID-19. Et parce que le médicament est déjà reconnu comme sûr, y compris chez les femmes enceintes, il pourrait constituer une option thérapeutique prometteuse pour le COVID long ».

 

 

Des résultats donc très prometteurs contre les symptômes neurologiques des COVID longs, même si d'autres études et essais cliniques restent nécessaires.