COVID-19 : De nouveaux défis pour les professionnels de la périnatalité
La pandémie est arrivée avec de nouveaux défis, pour les professionnels de la Santé de la Femme et de la Périnatalité. Les soins à la mère puis au bébé, au cours de la période périnatale ont dû eux-aussi s’adapter à de nouvelles contraintes et nouvelles recommandations, dont la vaccination et les mesures de distanciation. Cette étude de professionnels de la périnatalité de l’Université du Michigan, publiée dans le Journal of Perinatal and Neonatal Nursing (JPNN), nous propose une photographie de ces nouveaux défis, une image qui pourrait bien encore évoluer. Cette adaptation nécessaire imposée par la pandémie de COVID-19, souvent au détriment de l’équilibre mental des personnels de santé et de la qualité des soins apportés aux jeunes mères et à leurs bébés, suggère cependant quelques ajustements bénéfiques dans certains parcours de soins.
Cette étude lancée début février 2020 et menée par l’équipe du Kane Low, dans le cadre de l’Obstetrics Initiative (OBI) axée au départ sur les taux de naissance par césarienne, a pu saisir comment une crise sanitaire mondiale pourrait affecter les soins de maternité et de périnatalité.
Comment COVID-19 a-t-il affecté l’exercice des sages-femmes et des puéricultrices ?
L’étude, qui a analysé les 647 réponses d'infirmières, de médecins, de sages-femmes et d'autres professionnels des soins périnatals de 21 hôpitaux, tous types de localisations et d’établissements confondus, relève 5 points d’impact majeurs de la pandémie sur les soins périnatals, apportés à la mère et au nourrisson :
- L’impact sur les soins aux patients : l'annulation des procédures électives et le passage des visites médicales en personne aux téléconsultations ont retardé l’arrivée à l’hôpital des futures mères, au début du travail ;
- Des protocoles modifiés : cette arrivée plus tardive à l’hôpital, au cours du travail, a induit, dans certains cas des effets positifs : plus de femmes sont arrivée à l'hôpital en période de travail actif et le travail a été induit moins fréquemment ; le taux d'intervention (induction du travail par exemple mais aussi césariennes) s’en est également trouvé réduit.
- L’inconfort lié aux équipements de protection individuelle (EPI) : le port généralisé des EPI pour les personnels et les nouvelles mesures barrières dont le masque pour les patientes ont également modifié en profondeur les protocoles de soins. Les soignants décrivent de lourds obstacles à la prestation pratique des soins et soulignent la fatigue et l'inconfort liés au port d'EPI toute la journée.
- Les restrictions de visite ont induit un effet négatif majeur, la diminution du soutien aux femmes au cours du travail et de l’accouchement. Cependant, des effets positifs sont aussi signalés : moins de visites c’était aussi plus de repos pour les jeunes mamans et moins de stress aussi pour le personnel de santé.
- Des défis éthiques et une détresse morale chez les soignants : ceux-ci confient en effet la difficulté, durant la période pandémique de concilier l’équilibre entre leur propre santé, la sécurité de leur famille et leur capacité à s'acquitter de leurs fonctions professionnelles. La détresse morale des soignants apparaît plus marquée dans les hôpitaux où les taux de COVID-19 étaient plus élevés.
Ce large éventail de déclarations de professionnels de santé éclaire un peu plus les défis auxquels ont dû faire face les soignants et les sages-femmes des unités et services de maternité. Les chercheurs concluent sans surprise « à un lourd impact physique et émotionnel sur tous les professionnels de la maternité » et appellent, avec ces retours d’expériences, à renforcer les ressources dans ces services, afin de protéger le bien-être et la fidélisation de ces professionnels essentiels,
tout en maintenant la qualité des soins pour ce groupe plus vulnérable de patients, que sont les futures mères et leurs nouveau-nés.
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