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COVID-19 : Des formes légères peuvent apporter une bonne immunité

Actualité publiée il y a 4 années 3 mois 1 semaine
Cell
Des cas bénins de COVID-19 peuvent produire une forte réponse des lymphocytes T à mémoire (Visuel NIH)

Cette recherche de virologues du Karolinska Institutet qui a regardé si les personnes atteintes de formes asymptomatiques ou très bénignes de COVID-19 -qui agissent probablement par inadvertance comme des transmetteurs clés-, développent également des réponses immunitaires protectrices, aboutit à des conclusions plutôt positives en l'absence d'un vaccin protecteur : ces cas bénins de COVID-19 peuvent en effet produire une forte réponse des lymphocytes T à mémoire. Cette analyse, présentée dans la revue Cell montre que si les réponses des lymphocytes T les plus fortes sont constatées chez des personnes rétablies d'une forme sévère de COVID-19, des réponses sont également détectables chez les personnes rétablies d’une forme très légère et chez les membres de leur famille exposés au virus.

 

Certains cas bénins d’infection à SARS-CoV-2 (COVID-19) peuvent même déclencher des réponses robustes de cellules T à mémoire et

cela même en l'absence de réponses d'anticorps détectables spécifiques au virus.

C’est sans doute la conclusion la plus importante de l’étude qui, accessoirement peut remettre en cause la fiabilité des tests sérologiques à prédire d'un niveau d'immunisation. Ainsi, les auteurs suggèrent ici que les réponses des lymphocytes T à mémoire générées par une exposition naturelle ou une infection par le SARS-CoV-2 peuvent être un composant immunitaire important pour prévenir les épisodes récurrents de la maladie.

Les cellules T à mémoire "comptent" aussi

Pour l’auteur principal, Marcus Buggert du Karolinska Institutet, il était essentiel de comprendre en l'absence de vaccin, si les personnes exposées ou infectées, en particulier celles qui développent des formes asymptomatiques ou très légères de COVID-19, sont tout de même protégées en cas de nouvelle exposition au pathogène.

 

Les preuves de réinfection chez l'Homme sont d’ailleurs limitées : la plupart des études portant sur le développement d’une immunité ou protection immunitaire contre le SRAS-CoV-2 se sont concentrées sur l'induction d'anticorps neutralisants. Mais les réponses des anticorps ont tendance à diminuer et ne sont pas détectables chez tous les patients, en particulier chez ceux présentant des formes moins sévères. En revanche, des études animales ont montré la persistance sur des années des réponses des lymphocytes T à mémoire induites par la vaccination. Mais qu’en est-il pour SARS-CoV-2 ?

L’équipe évalue dans cette étude les réponses des lymphocytes T et des anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2 chez plus de 200 patients en Suède et à travers un spectre des différents cas possibles dont l'exposition, l'infection et le développement de la maladie :

  • pendant la phase aiguë de l'infection, les réponses des lymphocytes T sont associées à divers marqueurs cliniques de la gravité de la maladie ;
  • après la récupération, les réponses des lymphocytes T à mémoire spécifiques au SARS-CoV-2 restent détectables ;
  • les réponses des lymphocytes T les plus fortes sont associées à une maladie COVID-19 sévère ;
  • la puissance des réponses des lymphocytes est plus faible en cas de COVID-19 léger ou d’exposition au virus.
  • Chez les 23 participants rétablis d'un COVID-19 sévère, les chercheurs constatent à la fois des anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 et des réponses de cellules T ;
  • étonnamment, les réponses des lymphocytes T mémoires spécifiques au SRAS-CoV-2 sont encore détectées des mois après l'infection chez les membres de la famille exposés et chez la plupart des partocipants à antécédents de COVID-19 très léger, et cela-même parfois en l'absence d'anticorps spécifiques du SRAS-CoV-2 ;
  • ainsi parmi 28 membres exposés d’une famille, un peu plus de la moitié ont développé une réponse par anticorps détectables, alors que presque tous ont développé une réponse par lymphocytes T.

 

Ainsi, se baser uniquement sur les réponses par anticorps spécifiques au virus peut sous-estimer l'étendue de l'immunité en population générale, concluent les chercheurs, donc la prochaine étape sera de vérifier que des réponses par cellules T à mémoire suffisent, en l'absence d'anticorps détectables, à protéger à long terme contre la maladie.