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COVID-19 : Des nanocorps d'alpaga très puissants contre les variants

Actualité publiée il y a 2 années 9 mois 1 jour
Nature Communications et Science Advances
Le nanocorps « Fu2 » ou nanobody Fu2 se lie au pic viral (Visuel Hrishikesh Das et Martin Hällberg)

Ce ne sont pas les premières recherches à évoquer les anticorps de camélidés, et ici les anticorps miniatures ou nano-anticorps (nanobodies) de l’alpaga, pour lutter contre les nouveaux variants. L’équipe de virologues et d’immunologistes de l’Institut Karolinska présentent ainsi, via 2 recherches publiées dans les revues Nature Communications et Science Advances, une nouvelle stratégie pour identifier ces nanocorps puissants et efficaces contre les variantes émergentes du SRAS-CoV-2. L'approche aboutit à l’identification de plusieurs d’entre eux qui, in vitro et in vivo, sont confirmés comme très efficaces à bloquer l’infection.

 

C’est donc une confirmation des promesses des nanocorps de camélidés pour lutter contre le COVID-19, explique Gerald McInerney, professeur de microbiologie et de biologie cellulaire au Karolinska Institutet, et co-auteur principal des 2 études. En dépit du déploiement de plusieurs vaccins et d'antiviraux, le besoin de traitements efficaces contre les infections graves au COVID-19 reste élevé. « Avec l'aide de techniques de laboratoire avancées, nous identifions ici un panel de nanocorps qui neutralisent très efficacement plusieurs variantes du SRAS-CoV-2», ajoute l’auteur. Il faut en effet rappeler les premières limites déjà documentées de certains antiviraux comme le remdesivir, face à l’émergence de souches résistantes aux médicaments et la complexité et le coût de production élevé des anticorps thérapeutiques actuels contre COVID-19.

Les nanocorps de camélidés, des candidats thérapeutiques prometteurs

Les nanocorps, qui sont des fragments d'anticorps présents naturellement chez les camélidés et peuvent être adaptés à l'homme, sont des candidats thérapeutiques prometteurs car ils offrent plusieurs avantages par rapport aux anticorps conventionnels. Par exemple, ils ont des propriétés biochimiques favorables et sont faciles à produire de manière rentable et à grande échelle.

 

Plusieurs nanocorps puissants dérivés d'un alpaga immunisé avec les antigènes du SRAS-CoV-2 sont ici identifiés après tests in vitro et chez la souris. Un nanocorps, Fu2 (du nom de l'alpaga Funny) est identifié comme permettant de réduire, considérablement, la charge virale du SRAS-CoV-2 dans les cultures cellulaires et chez la souris. En utilisant la cryo-microscopie électronique, les chercheurs ont découvert que

Fu2 se lie naturellement à 2 sites distincts sur la protéine de pointe du virus,

inhibant ainsi presque totalement la capacité du virus à pénétrer dans la cellule hôte.

 

Une bibliothèque de nanocorps de camélidés est également constituée par l’équipe et constituera la base de nouveaux médicaments permettant d’inhiber le SARS-CoV-2 et ses futurs variants. « Ces nanocorps représentent des candidats thérapeutiques prometteurs contre plusieurs variantes du SRAS-CoV-2 », expliquent les scientifiques qui travaillent actuellement sur les nanocorps les plus efficaces contre Omicron.

 

« Une fois établies, ces bibliothèques peuvent être exploitées pour neutraliser les nouvelles variantes émergentes ».