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COVID-19 : Un tiers des enfants souffrent de séquelles mentales

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
International Journal of Environmental Research and Public Health
Au cours du premier confinement, plus d'un tiers des enfants et adolescents ont été diagnostiqués ou « dépistés » avec un problèmes de santé mentale (Visuel Adobe Stock 343720798)

Cette large étude de psychiatres et de psychologues de Université de Zurich menée auprès de grands échantillons d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes confirme les dégâts mentaux de la pandémie sur les nouvelles générations. Un nouveau constat alarmant qui appelle à l’analyse des retours d’expérience des premiers confinements. C’est à lire dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health.

 

Les chercheurs du département de psychiatrie et de psychothérapie de l'enfant et de l'adolescent de l'hôpital universitaire de Zurich (PUK) en collaboration avec l'Ecole d'infirmières La Source, ont tenté de mieux cerner les facteurs de stress les plus courants chez les enfants, les adolescents, leurs parents et les jeunes adultes.

Maintenir les routines, les horaires, les contacts sociaux et les structures de soutien

L’étude est menée sur des échantillons représentatifs (pour la Suisse) de 1.627 jeunes adultes âgés de 19 à 24 ans ainsi que de 1.146 enfants et adolescents âgés de 12 à 17 ans et leurs parents.

 

L’incertitude motivée par la perturbation et les reports des activités et des projets ressort comme l’un des principaux facteurs néfastes sur la santé mentale, relève Meichun Mohler-Kuo, professeur à l’Hôpital de Zurich et à l’Ecole infirmière : « les enfants et les adolescents ont été stressés par le fait de devoir reporter ou annuler des projets ou événements importants et de ne pas pouvoir participer aux activités sociales et aux routines normales pendant les loisirs et les études. Les adultes étaient plutôt inquiets de savoir quand finirait la pandémie, d’avoir à faire face aux perturbations de la vie sociale et de devoir réorganiser leur travail et leur vie de famille".

 

La dépression : l’étude confirme que de nombreux jeunes adultes, et les jeunes femmes en particulier, ont développé des symptômes de maladie mentale au cours du premier confinement.

  • 54% des jeunes femmes et 38% des jeunes hommes signalent des symptômes légers à sévères de dépression ;
  • près de la moitié des jeunes femmes (47%) et un tiers (33%) des jeunes hommes déclarent avoir éprouvé une anxiété légère à sévère durant la première phase de la pandémie ;
  • plus d'un tiers des enfants et adolescents ont été diagnostiqués ou « dépistés » avec un problèmes de santé mentale :
  • plus de 20% des garçons et des filles présentaient des symptômes de type d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH) ;
  • 18% des filles et 11% des garçons ont développé de l’impulsivité ou de l’agressivité ;

ou « trouble oppositionnel avec provocation »,

des symptômes habituellement plutôt développés par des garçons, mais durant la pandémie, aussi souvent chez les filles que chez les garçons ;

  • 14% des filles et 13% des garçons ont présenté des symptômes d'anxiété,
  • 10% des filles et 5% des garçons des symptômes de dépression.

 

Une utilisation problématique d'Internet :

  • le temps médian passé sur Internet par jour a atteint en moyenne 240 minutes pendant le confinement, chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes confondus ;
  • plus de 40% des hommes et 35% des femmes ont utilisé Internet plus de 4 heures par jour ;
  • environ 8% des enfants, adolescents et jeunes adultes sont restés en ligne plus de 6 heures par jour ;
  • dans l'ensemble, 30% des enfants et 21% des jeunes adultes répondaient aux critères d'utilisation problématique d'Internet.

 

Alors que faire en cas de confinement et de distanciation sociale ? Maintenir les routines, les horaires, les contacts sociaux et les structures de soutien pendant les périodes de confinement, avec toutes les mesures de prévention nécessaires.

 

Les chercheurs exhortent ainsi les politiques et les autorités sanitaires et éducatives de préserver davantage les  jardins d'enfants, les écoles, les collèges et lycées, les universités et les organisations sportives, pour éviter ce fardeau mental, à long terme, qui frappe aujourd’hui les nouvelles générations.


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