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COVID-19 : Émergence de SRAS-CoV-2 et baisse des autres virus respiratoires

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 2 jours
ESCMID Conference on Coronavirus Disease (ECCVID)
L'émergence du SRAS-CoV-2 s’est accompagnée d’une forte baisse de la circulation des autres virus respiratoires au cours de la première vague épidémique (Visuel Adobe Stock 331071805)

Cette étude démontre que l'émergence du SRAS-CoV-2 s’est accompagnée d’une forte baisse de la circulation des autres virus respiratoires au cours de la première vague épidémique. Ces conclusions, présentées lors de la Conférence scientifique de l’European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (Southampton) éclairent l’effet de la pandémie COVID-19 sur d'autres virus respiratoires circulants et suggère l’impact collatéral des mesures mises en œuvre pour la contrer sur les maladies respiratoires associées.

 

Traditionnellement, les maladies associées aux virus respiratoires affectent principalement les personnes atteintes de maladies pulmonaires sous-jacentes. Le SRAS-CoV-2 est apparu en décembre 2019 en tant que nouveau pathogène viral respiratoire chez l'homme. Son effet sur d'autres virus respiratoires circulants et son impact global sur les maladies respiratoires virales restent largement inconnus. L’objectif de l’étude était donc d'évaluer l'impact de l'émergence du SRAS-CoV-2 sur la prévalence des virus respiratoires courants et circulant. Cette analyse d'échantillons prélevés pour tester les virus respiratoires au cours des 5 dernières années suggère que l'émergence du SRAS-CoV-2 a été associée à une forte baisse de la circulation des autres virus respiratoires courants au cours de la première vague.

Ainsi, la détection d'une co-infection SARS-CoV-2 avec un autre virus respiratoire apparaît peu fréquente.

D'autres effets semblent plutôt liés aux mesures de prévention mises en oeuvre avec l'émergence de cOVID-19.

La co-infection SARS-CoV-2 avec un autre virus respiratoire reste peu fréquente

Cette étude de cohorte rétrospective est basée sur l’analyse de données recueillies auprès de 856 patients ayant subi des tests de PCR pour différents virus respiratoires courants, dans le cadre de 3 grands essais cliniques britanniques menés au cours de 4 saisons hivernales. Ces patients présentaient une maladie respiratoire aiguë avec une inclusion dans l’étude dans les 24 heures suivant leur admission. La détection/incidence de tous les virus respiratoires au cours du premier pic épidémique de SRAS-CoV-2 a été comparée à la même période sur les 4 années précédentes. Cette analyse constate que :

  • avant 2020, un virus autre que SRAS-CoV-2 a été détecté chez 54% des 371 patients (47% grippe A + B, 21% rhinovirus) vs 4% des patients (20/485) en 2020 ;
  • vs d'autres virus respiratoires, les patients atteints du SRAS-CoV-2 étaient significativement moins susceptibles d’être détectés avec un deuxième virus respiratoire (différence absolue de 7,2%) ;
  • les patients atteints de COVID-19 ont présenté en général de plus mauvais résultats cliniques avec une incidence beaucoup plus élevée de pneumonie (81% contre 24%) ;
  • l’exacerbation de la BPCO et de l'asthme est constatée dans 37% des cas mais ne participe au diagnostic clinique que dans seulement 1% des infections par SRAS-CoV-2.

Ainsi cette étude rétrospective conclut que l'émergence du SRAS-CoV-2 est associée à une réduction substantielle de la circulation (et probablement des tests de détection) des autres virus respiratoires et à un changement des caractéristiques cliniques et des résultats de la maladie associée au virus respiratoire chez l'adulte. En d’autres termes, l’émergence de SARS-CoV-2 a totalement modifié le tableau des maladies respiratoires en population générale.

 

Les chercheurs s’avouent incapables de prédictions pour la deuxième vague, mais suggèrent : « Les mesures de confinement et de distanciation pourraient avoir eu un impact considérable sur la propagation d'autres virus respiratoires d’autant que ces virus ont des périodes d'incubation plus courtes ».

 

La circulation des virus respiratoires non COVID dans une deuxième vague sera donc majoritairement dépendante des interventions de santé publique mises en œuvre pour contrer COVID-19.