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COVID-19 et difficultés respiratoires : Efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 4 jours
Emergency Medicine Journal
L'oxygène à haute pression (hyperbare) permet de résoudre les difficultés respiratoires graves associée à une forme sévère de COVID-19 (Visuel Adobe Stock 282483889)

L'oxygène à haute pression (hyperbare) permet de résoudre les difficultés respiratoires graves associée à une forme sévère de COVID-19 et plus rapidement que le traitement standard, souligne cette équipe de l’Argentine Association of Hyperbaric Medicine and Research (AAMHEI) (Buenos Aires). Ces nouvelles données, précieuses pour les USI, publiées dans l’Emergency Medicine Journal, suggèrent, avec un bon niveau de sécurité, un temps de récupération raccourci de 3 jours au lieu de 9.

 

Cette méthode d'administration d'oxygène s’avère ainsi sûre et efficace pour traiter les patients COVID-19 sévèrement malades. De plus, les chambres hyperbares portables évitent d'avoir à transférer les patients ce qui limite aussi le risque de propagation du virus. L’oxygénothérapie hyperbare (HBO2) implique en effet que les patients respirent de l'oxygène à l'intérieur d'une chambre, à une pression supérieure à la pression atmosphérique au niveau de la mer. Cette pression est généralement >à 1,45 atmosphère absolue (ATA).

 

Ce niveau de pression présente néanmoins le risque d'aggraver l'inflammation pulmonaire et/ou de provoquer une accumulation de liquide pouvant être dangereuse (œdème pulmonaire) dans les poumons des patients COVID-19. Cette étude, en ligne avec quelques recherches récentes, mais présentée comme « bien conçue », confirme ainsi que l’oxygénothérapie hyperbare est une méthode sûre et efficace pour soulager ces troubles respiratoires et l'inflammation pulmonaire associée, chez les patients COVID-19.

Sécurité, efficacité et rapidité

L’équipe teste la thérapie chez 40 patients adultes, âgés en moyenne de 55 ans, atteints de formes sévères de COVID-19 et évalue le risque de progression vers la détresse respiratoire, le besoin de ventilation mécanique et le décès. Aucun des participants n'avait pu atteindre une saturation en oxygène de 90 % en dépit d’une supplémentation en oxygène.

Le traitement standard consistait en une antibiothérapie (ceftriaxone 2 g/jour et azithromycine 500 mg/jour pendant 7 jours), dexaméthasone 8 mg/jour, paracétamol 1 g toutes les 6 heures en cas d'hyperthermie et une surveillance des éventuelles complications ; l'oxygène était fourni avec un masque réservoir. Le traitement par oxygène hyperbare consistait en 5 séances ou plus d'une durée de 90 minutes chacune.

 

L'analyse finale portant sur 19 participants ayant reçu l’oxygénothérapie et sur 20 témoins, montre que :

 

  • l’oxygénothérapie n'a aucun effet statistiquement significatif sur l'incidence du syndrome de détresse respiratoire, la nécessité d'une ventilation mécanique ou le décès dans les 30 jours suivant l'admission ; ce qui suggère la sécurité du traitement ;
  • 4 patients (3 dans le groupe témoin et 1 dans le groupe d’intervention) ont développé un syndrome de détresse respiratoire aiguë ou ont nécessité une ventilation mécanique. 2 décès ont été recensés, dans chaque groupe ;
  • la différence de saturation en oxygène avant et après le traitement s’avère significative pour la plupart des séances d’oxygénothérapie hyperbare, et permet une amélioration quotidienne immédiate et progressive chez les patients du groupe d’intervention ; cela suggère l’efficacité du traitement ;
  • le délai nécessaire pour rétablir une respiration normale est raccourci dans le groupe d’intervention : 3 jours vs 9 jours dans le groupe témoin.

 

L’étude porte sur un petit nombre de patients et relativement jeunes, cependant ces résultats préliminaire suggèrent que la supplémentation en oxygène par le biais de l’oxygénothérapie hyperbare contribue à une augmentation de la saturation en oxygène chez les patients atteints de COVID-19 présentant une hypoxémie sévère ou des difficultés respiratoires, et cela sans effets indésirables significatifs.

 

« Les cas de COVID-19 sévère qui nécessitent une ventilation mécanique ont un risque de mortalité élevé. De nouvelles stratégies thérapeutiques sont nécessaires, et cette étude apporte les premières preuves soutenant le traitement par oxygène hyperbare ».