COVID-19 : Ivermectine, les médecins continuent à la prescrire
Cette analyse des données de remboursement d’assurance santé, révèle le coût de l'ivermectine, dont la prescription s’est poursuivie dans le traitement du COVID-19, en dépit des dernières études montrant l'absence d'effet du médicament dans cette indication. L'étude, publiée dans le JAMA pose la question du remboursement de médicaments dûment prescrits mais hors preuves d’efficacité et hors indication.
La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont déclaré que l'ivermectine orale ne devrait pas être utilisée dans le traitement du COVID-19, sauf dans le cadre de la tenue d’essais cliniques.
Ici, les auteurs, chercheurs à l'Université du Michigan (UM) et de l'Université de Boston, demandent aux assureurs et aux systèmes de santé, d'aligner leur couverture des médicaments sur le niveau de preuves médicales qui conforment leur efficacité, tout comme c’est le cas pour de nombreuses procédures.
Un coût estimé aux US à près de 130 millions de dollars par an
Il s’agit précisément de l’analyse des données de remboursement par les régimes privés et le Medicare américain pour l'ivermectine orale de fin 2020 à début 2021. L’analyse conclut que ces caisses ont pris en charge entre 61% et 74% du coût. Au total, les auteurs estiment à :
- 2,4 millions de dollars les remboursements de prescription d'ivermectine pour le COVID-19 au cours de la seule semaine du 13 août 2021 ;
- Sur l’hypothèse que la prescription et le remboursement restent au même niveau pendant une année complète, cela représenterait un coût annuel de près de 130 millions de dollars pour le médicament, en dépit du manque actuel de preuves de son efficacité.
Généralement, les assureurs ne couvrent pas les traitements inefficaces, ou du moins très partiellement, relève l’auteur principal, le Dr Kao-Ping Chua, chercheur en soins de santé à l'UM : « Notre étude suggère que les prescriptions d'ivermectine et d’autres médicaments sont traitées différemment lorsqu’il s’agit du COVID-19. C’est réduire les obstacles à un médicament inefficace que certains utilisent comme substitut à la vaccination ».
Sous réserve de publication de nouvelles preuves solides, les chercheurs soutiennent que les assureurs devraient exiger des médecins qu'ils justifient la prescription d'ivermectine pendant la pandémie en remplissant un formulaire d'autorisation préalable. Le problème serait néanmoins alors de rendre plus difficile la délivrance de l'ivermectine pour ses indications approuvées par la FDA et les autres agences sanitaires.
Cependant, aux Etats-Unis, seulement environ 3.600 prescriptions d'ivermectine étaient recensées, chaque semaine, avant la pandémie.
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