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COVID-19 : La distanciation sociale, « c’est bon pour moi aussi »

Actualité publiée il y a 3 années 10 mois 2 semaines
PNAS
Pourquoi il faut être convaincu de l’avantage de la distanciation sociale (Visuel Adobe Stock)

Cette équipe de Ohio State University rappelle que la prise en compte de manière positive des mesures de distanciation sociale pendant la pandémie COVID-19 apporte aussi un avantage personnel de taille : rester à l'écart des autres réduit également son propre risque de contracter le COVID-19. Il ne s’agit pas ici d’observance, mais de préférence. En effet, cette expérience, documentée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine, montre que le niveau d’acceptation et de conviction détermine finalement le risque réel d’infection.

Pourquoi il faut être convaincu de l’avantage de la distanciation sociale

Dans cette expérience, les chercheurs ont demandé à 1.885 participants d'indiquer à quel point ils pratiquaient la distanciation sociale dans la vie réelle, cependant ils ont ajouté un élément innovant : des scénarii de distanciation sociale virtuels. L’équipe a ainsi présenté aux participants 10 scénarii virtuels dans différents environnements, une épicerie, une plage bondée, un passage pour piétons et leur a demandé de se placer ou de placer des personnes fictives dans ces contextes. Précisément, 4 situations évaluaient les itinéraires de marche que les participants emprunteraient le long d’une rue, dans un parc ou dans une bibliothèque, avec d’autres personnes autour. Un autre scenario, quelle place ils choisiraient dans un café. Pour chaque participant, les réponses ont été consolidées en un score composite, un score plus élevé indiquant une plus grande adhésion « virtuelle » à la distanciation sociale.

4 mois après cet exercice, les participants ont été interrogés sur un diagnostic éventuel ou l’apparition de symptômes associés à COVID-19. L’analyse statistique montre que

  • plus les participants ont manifesté une préférence pour la distanciation sociale dans les scénarii fictifs, et plus faible est leur risque réel d’infection.

 

Le message de l'étude est double :  les mesures de distanciation, présentées comme bénéfiques pour la société le sont également à titre individuel. Ensuite, les agences de Santé publiques doivent convaincre et communiquer aussi sur ces bénéfices personnels. « Notre expérience indique « une grande valeur ajoutée de la distanciation sociale, non seulement pour réduire la propagation du virus au sein de la communauté, mais aussi pour réduire le risque d’infection de l'individu qui s'y engage », conclut l’auteur principal, le Dr Russell Fazio, professeur de psychologie à l'Ohio State.

 

« Il y a une notion d'égoïsme dans tout cela : c'est bon pour moi personnellement. Ces mesures ne profitent pas seulement aux autres ». Mais dans ce cas, cultiver l’individualisme peut bénéficier à la société.

 

Et dans cette expérience, la mesure du comportement virtuel, qui implique de se demander à un moment donné, dans une situation concrète ce que l’on ferait, s’avère une bonne illustration du comportement réel.