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COVID-19 : La perte de cheveux, un marqueur de sévérité chez les hommes ?

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
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Un biomarqueur lié à la perte de cheveux, permet de déterminer la sévérité du COVID chez les hommes (Visuel Adobe Stock 226315410)

Un biomarqueur lié à la perte de cheveux, permet de déterminer la sévérité du COVID chez les hommes, révèle cette étude de cliniciens l’Université de Californie Irvine, présentée lors du dernier Congrès en ligne de l’European Academy of Dermatology and Venereology. En effet, il apparaît ici que les hommes dont les caractéristiques génétiques (phénotypes) sont sensibles à l'hormone sexuelle masculine androgène, sont plus susceptibles de présenter une alopécie androgénétique et de souffrir, en cas d'infection, d'une forme plus sévère de COVID-19.

 

Les chercheurs ont étudié l'association entre le gène du récepteur aux androgènes (AR : androgen receptor) et le COVID-19. En effet, ils avaient remarqué, parmi leurs patients COVID, un nombre disproportionné (79%) d'hommes présentant une alopécie ou perte de cheveux) par rapport à la prévalence attendue dans ce groupe d’âge (31 à 53%).

 

L'alopécie androgénétique ou calvitie est connue comme étant corrélée à des variations du gène AR, qui affecte la sensibilité du corps aux androgènes (dont la testostérone). De plus, on sait aujourd’hui qu’une enzyme, TMPRSS2, impliquée dans l'infection au COVID-19 peut également être affectée par certaines variations du gène AR. Or la répétition d’un trinucléotide (CAG) dans le gène AR est associée à la fois à la sensibilité aux androgènes et à l'alopécie androgénétique. Les scientifiques ont donc cherché à préciser le lien entre la longueur de la région de répétition CAG et le niveau de vulnérabilité à une forme sévère de la maladie COVID-19.

Les androgènes, hormones clés dans la maladie COVID-19

L’étude, prospective, a suivi 65 hommes atteints de COVID et hospitalisés. La longueur de la longueur de répétition CAG dans le gène AR a été mesurée pour chaque participant. L’analyse révèle que les patients masculins présentant une répétition CAG inférieure à 22 nucléotides (CAG <22) ont un risque significativement réduit d’être pris en charge en USI que les patients présentant une répétition CAG supérieure. L’auteur principal, le Dr Andy Goren résume ainsi ce nouveau biomarqueur :

 

  • des scores CAG plus longs sur AR sont associés à une maladie COVID-19 plus sévère
  • et la longueur de répétition CAG est un biomarqueur sensible permettant d’identifier les patients masculins COVID-19 les plus à risque de forme sévère et d’admission en soins intensifs.

 

Et sur le rôle des androgènes ? Il est clair que l'identification d'un biomarqueur lié au récepteur des androgènes est un autre élément de preuve soulignant le rôle important des androgènes dans le COVID--19. Il a déjà été démontré que les récepteurs ACE2 et TMPRSS2, tous deux utilisés par SARS-CoV-2 pour entrer dans les cellules hôtes sont régulés par l'hormone androgène. Enfin, d’autres travaux de la même équipe, présentés lors du même congrès, testent une nouvelle thérapie prometteuse pour COVID-19 qui utilise un nouvel antagoniste des récepteurs aux androgènes pour réguler l'expression de TMPRSS2.