COVID-19 : La petite étude qui challenge l’hydroxychloroquine
L'hydroxychloroquine, un médicament utilisé de longue date pour le traitement du paludisme et de certaines maladies inflammatoires, est actuellement envisagée, utilisée -dans certains cas cliniques et certains pays- et testée en prévention ou en traitement de l’épidémie COVID-19 associée au nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Alors que le médicament a déjà montré une efficacité in vitro contre le SRAS-CoV, le SARS-CoV-2 et d'autres coronavirus, qu’un essai pilote mené en France a abouti à des résultats positifs, son utilisation reste controversée dans l’attente de preuves plus larges de son efficacité et en raison du risque d’effets indésirables cardiaques sévères. Ce petit essai randomisé chinois, mené auprès de 30 patients, s’inscrit aujourd’hui en faux contre cette efficacité.
Des résultats comparables avec ou sans l'hydroxychloroquine mais sur un petit échantillon
L’équipe du Service Infection et Immunité de la Fudan University (Shanghai) évalue ici l'efficacité et l'innocuité de l'hydroxychloroquine (HCQ) dans le traitement de 30 patients atteints de COVID-19 et naïfs de traitement à l’inclusion. Les patients ont été répartis soit pour recevoir l’HCQ (400 mg par jour pendant 5 jours) en plus des traitements de support habituels soit pour recevoir le traitement conventionnel uniquement (groupe témoin)t. Le critère d'évaluation principal était le taux de conversion négatif de l'acide nucléique COVID-19 dans un écouvillon pharyngé respiratoire 7 jours après le début de l’étude. L’essai apporte les résultats suivants :
- dans le groupe d’intervention « HCQ », 1 patient a développé une forme sévère au cours du traitement ;
- au 7è jour, le test de détection est négatif chez 86,7% des participants du groupe HCQ (soit 13 patients) et chez 93,3% des participants du groupe de contrôle (soit 14 participants) ;
- la durée médiane de test positif est identique pour les 2 groupes (4 jours et de 1 à 9 jours) ;
- la durée médiane de retour à la normale de la température corporelle est également comparable dans les 2 groupes ;
- la progression radiologique de la maladie apparaît chez 5 cas (33,3%) du groupe d’intervention HCQ et chez 7 cas (46,7%) du groupe témoin ;
- les symptômes de diarrhée transitoire et de fonction hépatique anormale sont constatés chez 4 patients du groupe HCQ et 3 du groupe témoin.
Ce petit essai, avec la limite de son échantillon modeste, confirme donc le pronostic positif chez la grande majorité de ses participants, mais n’identifie pas de bénéfice particulier avec le traitement par HCQ. Les chercheurs appellant simplement à de plus larges recherches.