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COVID-19 : La pollution exacerbe le stress pulmonaire

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 3 jours
The Innovation
Une exposition à long terme aux polluants atmosphériques urbains, en particulier au dioxyde d'azote (NO2), peut accroître le risque de décès associé à COVID-19 (Visuel The Innovation)

C’est l’une des premières études à regarder l’effet additionnel de la pollution de l'air sur le développement de la maladie COVID-19, un point important alors que la circulation du virus est partie pour durer, en particulier dans les zones urbaines à forte densité démographique et à niveaux plus élevés de pollution. L’équipe de l'Université Emory (Géorgie) suggère ici dans la revue Innovation, qu'une exposition à long terme aux polluants atmosphériques urbains, en particulier au dioxyde d'azote (NO2), peut accroître la sévérité de la maladie et le risque de décès associé.

 

Cette analyse épidémiologique révèle en effet une association entre l’exposition à long terme à la pollution de l'air urbain et un niveau de décès plus élevé associé à COVID-19 : « L'exposition à la pollution atmosphérique à court et à long terme est déjà démontrée comme associée à un impact systémique direct et indirect sur le corps humain lié à une augmentation du stress oxydatif, du risque d’inflammation aiguë et d'infection respiratoire », résume l’auteur principal, le Dr Donghai Liang de l'Université Emory.

Forte corrélation des niveaux de NO2 et de la vulnérabilité à COVID-19

L’équipe a pris en compte les niveaux des principaux polluants atmosphériques urbains, notamment de particules fines (PM2,5), de dioxyde d'azote (NO2) et d'ozone (O3), dans 3.122 comtés des États-Unis de janvier à juillet 2020 et rapproché les données de décès et de létalité (décès parmi les personnes diagnostiquées avec le COVID-19). Ces 2 indicateurs apportent en effet une image de la vulnérabilité au COVID-19. L’analyse révèle :

 

  • une forte corrélation des niveaux de NO2 avec l'augmentation de la vulnérabilité : une augmentation de 4,6 parties par milliard (ppb) de NO2 dans l'air s’avère associée à des augmentations respectives de 11,3% et 16,2% du taux de létalité et de mortalité associés au COVID-19 ;
  • une réduction de seulement 4,6 ppb de l'exposition à long terme au NO2 aurait évité près de 15.000 décès testés positifs pour le virus ;
  • une association marginale mais significative entre le niveau d’exposition aux PM2,5 et le taux de létalité lié au COVID, mais l’absence d’association notable avec l'O3.
  • Une exposition à long terme à la pollution atmosphérique urbaine, en particulier au dioxyde d'azote, pourrait accroître la vulnérabilité aux décès liés au COVID-19

 

Il est essentiel de protéger les populations vulnérables qui vivent dans une pollution historiquement élevée au NO2, écrivent les chercheurs. Mais comment ? Dans ce cas aussi, la pollution de l'air crée une inégalité en matière de santé, les personnes à plus faible revenu étant généralement les plus exposées.