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COVID-19 : La protéine virale qui vise le cœur

Actualité publiée il y a 2 années 1 semaine 18 heures
Communications Biology
Comment une protéine bien spécifique du virus SARS-CoV-2, responsable du COVID-19 endommage spécifiquement le cœur (Visuel Adobe Stock 510646888)

Comment une protéine bien spécifique du virus SARS-CoV-2, responsable du COVID-19 endommage spécifiquement le cœur, c’est l'objet des recherches de cette équipe de virologues de l'Université du Maryland. Chez la mouche drosophile. Ces travaux, publiés dans la revue Communications Biology, révèlent notamment comment, lorsque la protéine Nsp6 du SRAS-CoV-2 est fabriquée dans le cœur de drosophile, alors le cœur présente des défauts structurels par rapport à un cœur sain exempt de cette protéine virale.

 

Cependant les chercheurs suggèrent aussi un « remède » permettant d’inverser ces effets : un médicament qui parvient à inverser ces effets toxiques sur le cœur infecté.

Une protéine virale spécifique s’attaque aux tissus cardiaques

On sait aujourd’hui que les personnes infectées par le COVID-19 encourent un risque significativement plus élevé de développer une inflammation du muscle cardiaque, une arythmie, des caillots sanguins, un accident vasculaire cérébral (AVC), une crise cardiaque ou une insuffisance cardiaque durant au moins l’année qui suit l'infection. Or, les médicaments disponibles pour atténuer la gravité de la maladie COVID-19, ne protègent pas spécifiquement le cœur.

 

L'auteur principal, le Dr Zhe Han, professeur de médecine à l'UMSOM (University of Maryland School of Medicine), explique que « pour traiter les patients à long terme, nous devons d'abord comprendre le mécanisme sous-jacent, ici aux dommages cardiaques ».

 

La recherche révèle ainsi que des protéines individuelles du SRAS-CoV-2 peuvent causer des dommages majeurs à des tissus spécifiques du corps, comme c’est le cas avec d'autres virus comme le VIH et le Zika ». En identifiant les processus propres à des protéines spécifiques dans des tissus spécifiques, il devient possible de tester des médicaments.

 

La même équipe avait déjà identifié les protéines SARS-CoV-2 les plus toxiques à l’aide d’études sur la mouche des fruits et, in vitro, sur des cellules humaines. L’équipe avait ainsi montré qu’un médicament, le selinexor, permettait de réduire la toxicité de l'une de ces protéines, …mais pas la protéine responsable des dommages cardiaques : Nsp6.

Nsp6, la protéine SARS-CoV-2 la plus toxique pour le cœur

L’étude révèle que :

 

  • la protéine Nsp6 détourne les cellules du cœur de manière à activer le processus de glycolyse, qui permet aux cellules de brûler le sucre glucose pour produire de l'énergie. En règle générale, les cellules cardiaques utilisent les acides gras comme source d'énergie, mais passent au métabolisme du sucre en cas d’insuffisance cardiaque, car dans cette situation, les cellules tentent de réparer les tissus endommagés ;
  • la protéine Nsp6 entraîne des dommages supplémentaires en perturbant les minicentrales électriques des cellules, les mitochondries, qui produisent de l'énergie à partir du métabolisme du sucre ;
  • le blocage du métabolisme du sucre dans les cellules cardiaques de souris à l'aide d’un médicament (2-désoxy-D-glucose ou 2DG) permet de réduire considérablement les dommages au cœur et aux mitochondries causés par la protéine virale Nsp6.

 

Ainsi, en ce qui concerne le cœur, la protéine virale Nsp6 détourne la machinerie cellulaire, modifie son métabolisme et vole la source d'énergie de la cellule. Mais certains médicaments pourraient inverser ces effets et ramener à la normale le métabolisme du cœur.

 

Le candidat 2DG est actuellement l'objet d'essais cliniques pour le traitement du COVID-19, en Inde.

 


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