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COVID-19 : La réponse chinoise aurait évité 700.000 cas

Actualité publiée il y a 4 années 9 mois 14 heures
Science
Les mesures chinoises ont permis de retarder de plusieurs jours la propagation du virus dans les villes en dehors de Wuhan

Les mesures de contrôle de la Chine, mises en œuvre au cours des 50 premiers jours de l'épidémie de COVID-19 pourraient avoir empêché 700.000 cas supplémentaires. En retardant de plusieurs jours la propagation du virus dans les villes en dehors de Wuhan et, en interrompant la transmission à l'échelle nationale, les mesures de confinement massif auraient permis d’éviter la diffusion généralisée de l’épidémie. Ces conclusions d’une équipe de recherche internationale publiées dans la revue Science, précieuses pour les pays qui en sont encore à la première phase de l'épidémie de COVID-19.

 

L’auteur principal de l‘étude, le Dr Christopher Dye, professeur et chercheur invité à l'Université d'Oxford rappelle que le nombre de cas confirmés en Chine au 50e jour de l’épidémie (soit le 19 février) s’élevait alors à 30.000. « Notre analyse suggère que sans l'interdiction de sortir de Wuhan, le confinement général de la ville et la réponse nationale à l’épidémie, COVID-19 aurait entraîné 700.000 à l'extérieur de Wuhan »

Le confinement de Wuhan a retardé de plusieurs jours l'arrivée de COVID-19 dans plus de 130 autres villes

Rompre la chaîne de transmission et de prévenir le contact entre personnes infectieuses et sensibles

Les chercheurs ont analysé les données de rapports de cas, de mouvements humains et des interventions de santé publique pour évaluer différents scenarii de propagation. Ainsi, les chercheurs ont pris en compte les données de déplacement de 4,3 millions de personnes hors de Wuhan avant l'interdiction de voyager, les types et le calendrier des mesures de contrôle mises en œuvre dans les différentes villes de Chine et le nombre de cas de COVID-19 signalés chaque jour dans chaque ville.

Les données de mobilité des téléphones portables se sont avérées très précieuses pour l’analyse.

« Nous avons pu comparer les schémas de voyage vers et depuis Wuhan pendant l'épidémie avec les données de téléphone portable », précise le co-auteur Ottar Bjornstad, professeur d'entomologie et de biologie à la Penn State. L’analyse révèle ainsi une réduction extraordinaire des mouvements de population à la suite de l'interdiction de voyager du 23 janvier 2020. Sur la base de ces données, les chercheurs ont pu calculer la réduction probable des cas associés à Wuhan dans d'autres villes de Chine. L’analyse révèle ainsi que :

  1. Le confinement de Wuhan a retardé de plusieurs jours l'arrivée de COVID-19 dans plus de 130 autres villes ;
  2. dans le même temps, ces villes ont interdit les rassemblements publics, fermé les lieux de rassemblement et suspendu les transports publics ; ces mêmes villes ont signalé 33% de cas confirmés en moins au cours de la première semaine suivant la mise en œuvre de ces mesures, que les villes qui n'ont pas mis en œuvre cette réponse de niveau 1.

 

 

Le confinement a permis de ralentir et de réduire la propagation : précisément, le faible taux d'incidence (infection) par habitant, le début du pic et la baisse significative du nombre de cas quotidiens confirmés, après la mise en œuvre des mesures du 23 janvier (voir visuel ci-contre) suggèrent que ces mesures ont permis non seulement de retarder la propagation de l'épidémie, mais aussi de réduire de manière marquée le nombre de cas. Ainsi, les chercheurs estiment que le nombre de reproduction de base R0 était de 3,15 avant la mise en œuvre puis est tombé à 0,97, 2,01 et 3,05 selon le taux de mise en œuvre des mesures dans chaque ville.

 

La Chine s’en est-elle définitivement sortie ? Ce n’est pas l’avis des chercheurs qui soulignent la proportion élevée de la population qui, notamment en raison de ces mesures, reste naïve de l’infection à SARS-CoV-2 : « Compte tenu de la petite fraction de la population chinoise qui a été infectée, un nombre beaucoup plus élevé de personnes reste à risque de COVID-19. Les infections en cours ou importées pourraient entraîner une résurgence de la transmission ».

 

Il est important de garder à l’esprit que cette épidémie qui pourrait devenir endémique, va continuer à affecter des personnes d'âges et de susceptibilités différents, et entraînera donc des niveaux de mortalité différents de ceux des épidémies saisonnières.