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COVID-19 : La vaccination de 50% des plus de 60 ans brisera la courbe

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 5 jours
Cell Reports Medicine
Ce bilan de la réponse israélienne à la pandémie apporte aujourd’hui un retour d'expérience précieux pour les autres pays (Visuel Adobe Stock 398233632).

La variante britannique ( B.1.1.7) est 45% plus contagieuse que la souche d'origine, conclut cette étude de l'Université de Tel-Aviv et pourtant la campagne de vaccination éclair et massive contre le COVID-19 en Israël aura eu rapidement raison de sa contagiosité. Ce bilan de la réponse israélienne à la pandémie avec l’analyse des résultats de 300.000 tests de détection effectués, apporte aujourd’hui, dans la revue scientifique Cell Reports Medicine, une photographie précise et impressionnante de la diffusion du variant britannique mais aussi un retour d'expérience plein d'enseignements pour les autres pays.

Israël, outre sa stratégie remarquable de vaccination, a également développé des méthodes de détection de pointe, qui permettent de suivre plusieurs gènes viraux à la fois, dont la protéine de pointe S et de repérer, sans séquençage, le variant britannique. Cette analyse à grande échelle apporte une photographie sur la capacité remarquable du variant B.1.1.7 à se propager : le 24 décembre 2020, seuls 5% des résultats positifs étaient attribués à la variante britannique, 6 semaines plus tard, en janvier 2021, le variant était détecté dans 90% des cas en Israël. Aujourd’hui il est à l’origine de 99,5% des infections.

Un message d'espoir pour les autres pays

Une stratégie de détection en population générale : le laboratoire Electra-TAU a été créé en mars 2020, juste après le déclenchement de la première vague pandémique en Israël pour analyser les millions de tests provenant de tout le pays. Des tests réalisés dans toutes les situations possibles, en drive in, auprès de groupes de populations spécifiques à risque ou encore au sein des « hotspots » comme les maisons de retraite. C’est alors qu’a été mis au point le kit de détection capable de tester 3 gènes viraux différents et donc de suivre ensuite la propagation du variant même sans séquençage génétique.

 

Une circulation spectaculaire : non seulement l’analyse de ces données de centaines de milliers de tests montre à quel point la propagation de la variante britannique a été rapide mais elle permet d’estimer le taux de reproduction « R » du variant :

 la variante britannique est 45% - près de 1,5 fois - plus contagieuse.

La vaccination efficace dès 2 semaines après la première dose : une deuxième phase a permis de segmenter la contagion par groupes d'âge. L’analyse révèle que le taux d’infection des 60 ans et plus a basculé environ 2 semaines après que 50% de ce groupe d’âge aient reçu leur première dose de vaccin (Pfizer-BioNTech) : « 2 semaines après que 50% des personnes de 60 ans et plus aient reçu leur première dose, la courbe s’est brusquement « cassée ». En janvier, une baisse spectaculaire était observée dans ce groupe d’âge en dépit de l’augmentation de la circulation du variant », confirme le Dr Dan Yamin, auteur principal de l’étude.

 

La surveillance active des populations à risque a également très bien fonctionné, notamment des personnes âgées en maisons de retraite : «Il existe une valeur seuil pour déterminer si un test spécifique est positif ou négatif pour le virus - une valeur inférieure indiquant une charge virale plus élevée. Lorsque nous avons comparé les valeurs seuils des différents gènes testés, chez les résidents de maisons de retraite âgés de 60 ans et plus vs les personnes âgées de 60 ans et plus en population générale, nous avons constaté des valeurs nettement plus élevées dans les maisons de retraite. Cela signifiait que la charge virale dans les maisons de retraite était plus faible que pour le reste de la population âgée ». En Israël, les résidents des maisons de retraite ont été et sont toujours testés régulièrement, alors que les personnes en population générale ne se font tester qu’en cas de symptômes ou de contact avec une autre personne testée positive pour le virus.

 

La stratégie israélienne aura ainsi démontré son efficacité à la fois aux niveaux de son approche de surveillance et de sa campagne de vaccination- donnant la priorité aux populations vulnérables. La performance mérite, à nouveau, d’être soulignée, d’autant que la densité de population relativement élevée dans le pays, constituait un environnement plus favorable de propagation pour le virus.

 

Le message des auteurs est donc plein d’espoir pour les autres pays occidentaux : « Ces pays peuvent certainement s'attendre à ce que la courbe se brise avec l’atteinte du seuil de 50% de la population âgée vaccinée ».