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COVID-19 : La vaccination « mix-and-match » fait ses preuves

Actualité publiée il y a 3 années 3 mois 4 semaines
Nature Medicine
Les personnes qui reçoivent le vaccin d'AstraZeneca comme première dose et le vaccin BioNTech en deuxième injection développent une réponse immunitaire significativement plus forte que celles qui reçoivent 2 doses du vaccin AstraZeneca (Visuel Adobe Stock 220120304)

Cette recherche, parmi les premières menées sur le schéma vaccinal prime-boost hétérologue (soit une dose de vaccin AstraZeneca suivie d’une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech) est plutôt favorable à la combinaison dans un même schéma de vaccination, de ces 2 types de vaccins COVID-19. L’auteur principal, le Dr Martina Sester, professeur d'immunologie et d’infectiologie à l'Université de la Sarre avait déjà fait grand bruit avec la prépublication de ses recherches sur ce « mélange » de différents vaccins anti-COVID-19. Après un processus rigoureux d'examen par les pairs, les résultats de l'étude sont aujourd’hui publiés dans la revue Nature Medicine.

 

L'équipe montre ici que les personnes qui reçoivent le vaccin d'AstraZeneca comme première dose et le vaccin BioNTech en deuxième injection développent une réponse immunitaire significativement plus forte que celles qui reçoivent 2 doses du vaccin AstraZeneca.

Un mix and match pour le 3è rappel ?

L'étude a évalué la réponse immunitaire de 216 participants, 2 semaines après la fin de leur vaccination. Les participants avaient tous été vaccinés au printemps par la médecine du travail du centre médical universitaire de la Sarre. Une partie de la cohorte a reçu :

 

  1. soit 2 doses du vaccin AstraZeneca,
  2. soit 2 doses du vaccin BioNTech/Pfizer,
  3. soit 1 dose de chaque vaccin à 9 à 12 semaines d'intervalle,
  4. un plus petit groupe de participants a également reçu 2 doses du vaccin Moderna ou une combinaison des vaccins AstraZeneca et Moderna.

 

Les chercheurs rappellent qu’en mars 2021, les Comités de vaccination et les agences sanitaires ont dû recommander des schémas de vaccination hétérologues sans avoir à disposition les données d'essais cliniques associées. C’est pourquoi l’équipe allemande a souhaité combler ce besoin urgent d'analyse. Non seulement, les chercheurs ont évalué le nombre d'anticorps anti-coronavirus produits par les sujets vaccinés, mais ils ont également déterminé l'efficacité des anticorps neutralisants.

 

L'analyse des niveaux de production d'anticorps montre qu'une vaccination combinée AstraZeneca/BioNTech ou une double dose de BioNTech sont 2 schémas significativement plus efficaces qu'une double dose du vaccin AstraZeneca ;

 

  • le taux d'anticorps dans le sang est environ 10 fois plus élevé chez les participants ayant reçu soit la combinaison AstraZeneca/BioNTech, soit la double vaccination BioNTech ;
  • l’examen des anticorps neutralisants permet de constater que la stratégie mix-and-match apporte un résultat même un peu meilleur que celui obtenu avec 2 doses du vaccin Pfizer-BioNTech ;
  • l’examen des différents types de globules blancs montre que les cellules T -dont la mission est de détruire les cellules infectées par le virus- sont plus actives avec la double vaccination AstraZeneca/BioNTech et la double vaccination BioNTech. La production de cellules T "tueuses" est plus active chez les participants ayant reçu la vaccination hétérologue.
  • Pris ensemble, ces résultats suggèrent qu’une double dose du vaccin AstraZeneca n'est pas capable de mobiliser les réponses immunitaires du corps aussi fortement que les 2 autres schémas de vaccination, dont le schéma « mix and match ».

 

« Cela ne signifie pas que les personnes ayant reçu une double dose d'AstraZeneca ont un niveau de protection insuffisant contre le virus », écrivent néanmoins les chercheurs dans leur communiqué. Mais cela suggère qu'une deuxième dose d'AstraZeneca n'est pas en mesure de déclencher tout le potentiel des vaccins aujourd’hui disponibles.

 

Des résultats jugés extrêmement clairs.

«C'est pourquoi nous voulions partager ces résultats avec le grand public le plus tôt possible ».

Les chercheurs regardent aujourd’hui si une approche mixte devrait être adoptée pour l'administration d'un éventuel 3è rappel, en particulier chez les personnes immunodéprimées.