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COVID-19 : La vie est-elle vraiment revenue à la normale ?

Actualité publiée il y a 2 années 3 mois 2 semaines
APPC
L’étude est américaine, mais elle apporte des repères très précieux sur les comportements actuels, en population générale, face à la pandémie COVID-19 (Visuel Adobe Stock 353443690)

L’étude est américaine, mais elle apporte des repères très précieux sur les comportements actuels, en population générale, face à la pandémie COVID-19. Ainsi, malgré une prise de conscience plutôt généralisée des risques toujours liés au COVID-19, de nombreuses personnes pensent que leur vie est quasiment revenue à la « normale ». Les chercheurs de l’Annenberg Public Policy Center (APPC) de l’Université de Pennsylvanie révèlent, avec ce sentiment de retour à la normal un rejet des mesures de distanciation, y compris de celles qui restent nécessaires, comme le port du masque, dans certaines situations.

 

Les premiers résultats de cette l'enquête menée du 12 au 18 juillet 2022 auprès de 1.580 adultes, en plein pic de circulation de la variante Omicron BA.5 et de propagation de la variole du singe, semblent suggérer que si la majorité des personnes interrogées déclarent connaître personnellement quelqu'un qui est décédé du COVID ou quelqu’un qui souffre toujours des effets persistants du COVID long, comme des troubles neurologiques et la fatigue intense, la majorité aussi ne semble pas avoir retenu un enseignement de la pandémie.

Schéma APPC

Face à la prise de conscience de risques persistants, les inquiétudes ont diminué,

et, en pratique, la proportion de personnes qui portent le masque à l'intérieur dans des endroits très fréquentés, comme les transports en commun par exemple, a chuté. Précisément, voilà les principales données (pour les Etats-Unis) :

 

  • 54 % des personnes interrogées connaissent personnellement au moins une personne décédée du COVID-19 ;
  • 31 % connaissent personnellement au moins une personne atteinte d’un COVID long ;
  • près de 100 % connaissent quelqu'un qui a été testé positif bien qu’il soit complètement vacciné voire ait même eu un rappel de vaccination ;
  • 54 % déclarent ne plus jamais porter, ou rarement un masque à l'intérieur même dans des endroits bondés ou en présence de personnes extérieures à leur foyer ;
  • 41 % déclarent avoir déjà repris leur « vie normale, pré-COVID -19 », vs 16 % en janvier 2022.

 

« Si après plus de 2 ans d'expérience de la pandémie COVID et de ses effets, le public est largement conscient du risque d'infection, un nombre croissant de personnes sont revenues à leur vie d'avant COVID. Cependant,

un petit groupe « d’irréductibles » restent persuadés que cela ne sera plus jamais comme avant »,

indique l’auteur principal, le Dr Kathleen Hall Jamieson, directeur de l’Annenberg Public Policy Center.

 

Quelle attitude face au vaccin et face aux…rappels ?

 

  • 54 % des personnes interrogées déclarent avoir été testées positives pour COVID-19 ou sont « à peu près sûres de l'avoir eu » à un moment donné depuis la première vague d'avril 2021 et 17% d’entre eux (soit 9 % de l’échantillon total), déclarent l'avoir eu plus d'une fois ;
  • 78 % déclarent être complètement vaccinés (c’est-à-dire au moins 2 doses des vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna ou 1 dose du vaccin Johnson & Johnson) -soit + 4 % vs novembre 2021 (74 %) ;
  • parmi ces personnes vaccinées, 77 % ont fait au moins 1 rappel ; 35% ont reçu 2 rappels ;

 

Quelle peur du risque d’infection sans vaccination ?

 

  • 70 % pensent probable qu'une personne qui n'est pas vaccinée contracte la maladie au cours des 3 prochains mois – cela marque une baisse par rapport aux 83 % convaincus du même risque en janvier 2022 ;
  • 53 % pensent probable qu'une personne vaccinée mais sans rappel, contracte le COVID dans les 3 mois.

 

Quels comportements face au COVID-19 ?

 

  • Si 30 % s'inquiètent de contracter le COVID au cours des 3 prochains mois, 19 % s'inquiètent de contracter la variole du singe, moins de personnes craignent pour leur santé et celle de leurs proches :
  • 49 % ne sont pas « très » inquiets, avec le COVID, pour la santé des membres de leur famille ;
  • 48 % en revanche craignent que la santé des membres de la famille ne soit gravement affectée par un COVID, mais c’est 10% de moins qu’en janvier 2022 ;
  • 59 % ne craignent pas pour leur propre santé et 39 % s'inquiètent toujours ;
  • 36 % sont convaincus qu’un nombre important de personnes non vaccinées devront être hospitalisées si elles contractent le COVID, vs 45 % en janvier 2022.

 

Et le COVID long ?

 

  • 71 % vs 64 % en avril 2022 sont conscients que le COVID long induit des effets nocifs à long terme tels que des troubles neurologiques et la fatigue, cependant 22 % déclarent ne pas être certains que le COVID soit en cause dans ces symptômes, dans la plupart des cas ;
  • 31 % déclarent connaître quelqu'un qui a développé un COVID long -vs 24 % en janvier ;
  • moins de personnes s'inquiètent d'avoir un COVID long : 40 % en ont peur en cas d’infection, vs 47% en janvier.

 

Existe-t-il des traitements efficaces ?

 

  • Autorisé aux Etats-Unis par l’Agence américaine FDA -et en France- le médicament antiviral Paxlovid reste très peu et mal connu en population générale  : 79 % ne connaissent pas du tout ou pas trop le Paxlovid, 54 % n’en n’ont jamais entendu parler.
  • parmi ceux qui connaissent le Paxlovid, 61 % le considèrent comme un « traitement sûr et efficace », 11 % comme « sûr mais inefficace.

 

L’infection est-elle possible après la vaccination ? On sait aujourd’hui que si les vaccins permettent d’éviter les formes graves de la maladie, les personnes vaccinées peuvent toujours développer un COVID : on parle alors « d’infection de percée » ou « breakthrough infection » . Selon l'enquête, la plupart sont au courant de la survenue possible de ces infections percées.

 

  • 64 % affirment qu'une personne entièrement vaccinée est encore un peu à très susceptible de contracter la maladie ;
  • 56 % connaissent une personne testée positive après une vaccination complète, mais sans rappel ;
  • 68 % connaissent une personne testée positive après une vaccination complète avec rappel ;
  • 57 % ne sont pas d'accord avec l'affirmation selon laquelle les infections percées sont la preuve que les vaccins COVID ne fonctionnent pas ;
  • 23 % considèrent néanmoins les infections de percée comme une preuve d’inefficacité des vaccins COVID.

 

L’abandon progressif du masque : les personnes qui portent régulièrement des masques à l'intérieur sont de moins en moins nombreuses ;

« Malheureusement, nous assistons à une baisse spectaculaire de cette forme simple de protection ».

  • Ainsi, 54 % déclarent ne jamais ou rarement porter de masque, vs 46 % en avril et 25 % en janvier.
  • 43 % conviennent que tout le monde devrait être masqué à l'intérieur, et 36 % ne sont pas d'accord avec cette affirmation.
  • 41 % enfin, considèrent que leur vie est déjà de retour à la normale ;

  • 42 % pensent que le retour à la normale est à terme, à plus d'un an (19 %) ou ne se produira jamais (23 %).