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COVID-19 : L’anticoagulant écourte aussi la maladie

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 2 semaines
Cardiovascular Research
Un de ces médicaments, le plus couramment utilisé, a non seulement un effet bénéfique sur la survie des patients ayant développé une forme sévère de COVID-19, mais influence également la durée de l'infection active par le coronavirus SARS-CoV-2 (Visuel Adobe Stock 433601452)

Les problèmes de coagulation et les complications qui en résultent sont courants chez les patients COVID-19. Les anticoagulants permettent considérablement de limiter les complications chez ces patients. Mais pas seulement : ces cliniciens de l'Université de Vienne montrent qu’un de ces médicaments, le plus couramment utilisé, a non seulement un effet bénéfique sur la survie des patients ayant développé une forme sévère de COVID-19, mais influence également la durée de l'infection active par le coronavirus SARS-CoV-2. Ces données publiées dans la revue Cardiovascular Research, soutiennent un peu plus le recours à l'héparine de bas poids moléculaire (HBPM), l'anticoagulant le plus couramment utilisé.

 

La maladie COVID-19 a révélé de multiples facettes. Alors qu'au début de la pandémie, on la caractérisait plutôt comme une infection respiratoire ou une maladie pulmonaire, depuis, de nombreux autres effets, multi-systémiques et multi-organiques ont été documentés et parmi ces effets, les troubles de la coagulation sanguine. Ainsi, de nombreux patients atteints de COVID-19 sévère ont un risque accru de thromboses et d'embolies, d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus pulmonaires ou du myocarde, et de thromboses veineuses profondes. L'utilisation de médicaments anticoagulants fait aujourd’hui partie des directives de traitement. C’est un « bon point » alors que « ce type de complications pendant l'hospitalisation a un impact direct sur le bien-être et le pronostic des patients », insiste l’auteur principal, le Dr David Pereyra du département de chirurgie générale de la  « MedUni » de Vienne.

La coagulopathie sous-jacente au COVID n'est pas encore entièrement comprise.

En effet, rappellent ces chercheurs, les troubles de la coagulation induits par le COVID sont uniques : il s’agit d’une coagulopathie nouvelle et différente à bien des égards des troubles précédemment rencontrés. En particulier, certaines caractéristiques quoique partiellement comparables à celles d'autres troubles de la coagulation, restent encore inexpliquées.  

Il s’agit d’une analyse multicentrique de patients COVID-19 qui conclut que :

 

  • la coagulopathie associée au COVID-19 survient presque exclusivement chez les patients nécessitant des soins intensifs ou chez les patients qui vont décéder des suites du COVID-19 : en d’autres termes, les troubles de la coagulation associés au COVID sont prédictifs de mauvais pronostic ;
  • si les médicaments anticoagulants améliorent la survie de ces patients COVID-19, ils n’exercent aucun effet sur les processus immunologiques liés à la coagulation sanguine (immunothrombose) ;
  • en revanche, l’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) réduit la durée de l'infection : « Chez les patients qui reçoivent ce médicament, la durée de l'infection est en moyenne réduite de 4 jours » ;
  • d’autres expériences confirment que l'héparine peut inhiber la capacité du SRAS-CoV-2 à se lier aux cellules, les empêchant ainsi d'être infectées.

 

 « L'héparine de bas poids moléculaire peut donc avoir un effet direct sur la maladie COVID et son infectiosité », concluent les auteurs.