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COVID-19 : Le confinement c’était plus d’alcool mais moins de tabac

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 2 semaines
Journal of Epidemiology and Community Health
La montée extrême des niveaux de détresse psychologique au cours du premier mois de confinement a entraîné une forte augmentation de la consommation d'alcool (Visuel Adobe Stock 217095462)

Les mesures d’isolement et de confinement ont eu de nombreuses implications sur nos comportements et les différents facteurs de nos modes de vie. Une étude récente montrait ses conséquences sur l’alimentation, par l’intermédiaire de facteurs tels que le stress émotionnel, l’anxiété économique et l’inactivité physique. Cette nouvelle étude d’une équipe de l’Université de Glasgow révèle d’autres effets, somme toute peu surprenants : pendant le confinement, la consommation d'alcool a augmenté mais le tabagisme a diminué. Ces données présentées dans le Journal of Epidemiology and Community Health souhaitent sensibiliser les décideurs aux effets sanitaires collatéraux et multiples de telles mesures, génératrices d’isolement social et de détresse psychologique.

Les chercheurs de l'Institut de la santé et du bien-être de l'Université de Glasgow révèlent ainsi avec la montée de la détresse psychologique en population générale (telle que mesurée par le General Health Questionnaire-12 (GHQ-12)), une forte augmentation de la proportion de personnes consommant des boissons alcoolisées 4 fois ou plus par semaine ainsi qu’une forte augmentation des épisodes d’excès.

Confinement, détresse psychologique et compensation par l’alcool

Cette analyse de données de plus de 27.000 participants révèle :

  • une montée extrême des niveaux de détresse psychologique au cours du premier mois de confinement, les femmes et les jeunes étant plus particulièrement affectés : précisément, la détresse psychologique touchait 19,4% en 2017-2019 et impacte plus de 30% de la population lors du confinement d'avril 2020. Cette augmentation de la détresse psychologique est plus marquée chez les personnes âgées de moins de 45 ans et chez les femmes chez qui le taux passe de 23,0% à 36,8% ;
  • les groupes ethniques asiatiques ont également connu une forte augmentation de la détresse psychologique, de 18,7% à 34,9% au cours de la même période ;
  • une augmentation de la consommation excessive d'alcool qui passe de 10,8% (de la population) en 2017-2019 à 16,2% pendant le confinement ;
  • une augmentation de 50% de la proportion de personnes consommant de l’alcool 4 fois ou plus par semaine (de 13,7% à 22,0%) ;
  • la consommation excessive d'alcool augmentant particulièrement chez les 25 ans et plus, chez les femmes, et chez les personnes à niveau d’éducation élevé (mais restant stable dans le groupe d'âge le plus jeune) ;
  • en revanche, la proportion de personnes déclarant boire 5 verres ou plus au cours d'une journée normale en buvant a diminué de 13,6% à 5,6% pendant le confinement, une baisse particulièrement sensible chez le groupe d’âge le plus jeune et un phénomène très probablement associé à la fermeture des bars ;
  • le tabagisme a également diminué pendant le confinement, surtout dans les groupes d'âge plus jeunes et chez les hommes : il est plus difficile de fumer à la maison…

 

Une meilleure connaissance des effets du confinement sur la santé sera essentielle, soulignent les chercheurs, car il y aura sans doute d’autres épidémies et d’autres confinements. Les mesures de distanciation ont de plus des effets parfois disproportionnés sur certains sous-groupes de population spécifiques et il est important de réfléchir aux interventions pouvant permettre de les atténuer.


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