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COVID-19 : Le décubitus ventral en réa chez les patients non intubés ?

Actualité publiée il y a 3 années 4 mois 5 jours
The Lancet Respiratory Medicine et CHRU de Tours
Le décubitus ventral vigile peut être bénéfique aussi chez les patients non intubés souffrant de pneumonie grave suite à l’infection à SARS-COV2 (Visuel Chru de Tours).

Ce n’est pas la première étude sur la mise en décubitus ventral en réanimation des patients COVID intubés, souffrant du syndrome de détresse respiratoire aiguë. Le bénéfice de la technique est démontré depuis plusieurs années et une équipe chinoise de Wuhan a dès mars 2020 confirmé, dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, que la position allongée à plat ventre améliore les résultats de la ventilation mécanique chez les patients COVID-19,  avec détresse respiratoire et admis en unité de soins intensifs (USI). Cependant, cette recherche internationale, coordonnée à Tours, apporte aujourd’hui une preuve de l’efficacité du décubitus ventral vigile chez les patients non intubés souffrant de pneumonie grave suite à l’infection à SARS-COV2.

 

Avant le début de la pandémie, soulignent les chercheurs de Tours dans leur communiqué, l’utilisation de la technique était quasiment inexistante chez les patients nécessitant une assistance respiratoire par oxygène à haut débit nasal mais non intubés. Cependant la pression majeure sur les services de réanimation a posé la question de ses bénéfices chez ce groupe de patients.

Un design d’étude innovant confirme l’intérêt

chez les patients nécessitant une assistance respiratoire par oxygène à haut débit nasal mais non intubés

 

Un méta-trial : il s’agit d’un essai (trial) randomisé mené conjointement dans 41 centres de soins de 6 pays (méta) Etats-Unis, Canada, Espagne, Irlande, Mexique et France, coordonné au CHRU de Tours par le Pr Stephan Ehrmann et dont les données ont été harmonisées, combinées et analysées simultanément sous la direction du Dr Elsa Tavernier, statisticienne du centre d’investigation clinique du CHRU de Tours. Cette méta-analyse d’essais menés simultanément confirme, à large échelle donc, l’efficacité de la technique pour ces patients en USI, en détresse respiratoire mais non intubés. Précisément, le suivi de 1.121 patients dont 402 dans l’essai français révèle que :

 

  • seulement 33% des patients du bras décubitus ventral vigile doivent être intubés à 28 jours vs 40% des patients témoins (non placés en décubitus ventral) ;
  • aucun effet secondaire significatif particulier n’a été observé chez ces patients non intubés placés sur le ventre ;
  • le bénéfice pour les patients est clair suggèrent les chercheurs car « certains sortiront de réanimation sans jamais avoir été intubés, (…) ce qui les met à l’abri des nombreuses complications de l’intubation ».
  • L’avantage, enfin, vaut également pour l’établissement de santé avec une moindre tension sur les respirateurs et lits de réanimation.

 

Ce "méta-trial" s’inscrit ainsi en faveur de la mise en décubitus ventral vigile des patients non intubés souffrant de pneumonie grave à SARS-COV2 sous oxygénothérapie à haut débit nasal. Avec des implications cliniques immédiates en cas de nouvelle vague épidémique.