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COVID-19 : Le rôle clé de l’ECMO dans les formes les plus sévères

Actualité publiée il y a 4 années 1 mois 3 semaines
The Lancet
L'ECMO (extracorporeal membrane oxygenation) constitue une option de dernier recours et d’augmentation significative de la survie pour la majorité des patients atteints de formes très sévères de COVID-19, hospitalisés en service de réanimation (Visuel Adobe stock 333783904)

L'ECMO (extracorporeal membrane oxygenation) constitue une option de dernier recours et d’augmentation significative de la survie pour la majorité des patients atteints de formes très sévères de COVID-19, hospitalisés en service de réanimation, conclut cette équipe de réanimateurs de la Michigan Medicine. Selon l’étude, publiée dans le Lancet, la technique d’oxygénation par membrane extracorporelle ou « dernière étape de l'algorithme de gestion de l'insuffisance pulmonaire mortelle » fait ses preuves d’efficacité dans le traitement de ces formes avancées de COVID-19.

 

La technique qui canalise le sang hors du corps et dans un circuit qui ajoute de l'oxygène directement au sang avant de le renvoyer dans la circulation (Voir visuel 2) a déjà sauvé de nombreuses vies lors d'épidémies passées de virus respiratoires. Mais cette option de survie semble être tout aussi efficace pour de nombreux patients atteints de COVID-19 gravement malades.

ECMO : Visuel University of Michigan

Ces données soutiennent le recours à l’ECMO chez certains patients en grande détresse respiratoire

L’étude est menée auprès de 1.035 patients COVID-19 à risque de décès extrêmement élevé, la ventilation mécanique et les autres soins ne suffisant plus à soutenir leurs poumons. Cette démarche a été rendue possible grâce à la création d’un registre international, hébergé par l'organisation ELSO (Extracorporeal Life Support Organization) qui a fourni aux experts en soins intensifs des données en temps réel sur l'utilisation de l'ECMO chez les patients COVID-19 depuis le début de l'année.

 

Le taux de décès plafonne alors à 40% : l’analyse montre qu’une fois placés sous ECMO, les patients ont un risque de décès qui descend sous le seuil des 40%, soit un taux similaire à celui de patients placés sous ECMO lors de précédentes épidémies virales respiratoires et d'autres formes sévères de pneumonie virale. L’étude a suivi les participants durant 3 mois :  la base de données ELSO ne suivant pas les résultats des patients une fois renvoyés à domicile, l'étude a utilisé une approche statistique basée sur la mortalité hospitalière jusqu'à 90 jours après la mise sous ECMO.

« Ces résultats d'hôpitaux expérimentés dans la fourniture d'ECMO sont similaires à ceux consignés dans les rapports antérieurs de patients soutenus par l'ECMO, avec d'autres formes de syndrome de détresse respiratoire aiguë ou de pneumonie virale », confirme l’auteur principal, Le Dr Ryan Barbaro, de la Michigan Medicine. Ces résultats soutiennent les recommandations du recours à l'ECMO dans COVID-19 lorsque la ventilation classique échoue ». L’autre auteur principal, le Dr Graeme MacLaren, du National University Health System de Singapour, ajoute : « La plupart des centres de l’étude n'ont pas eu besoin d'utiliser l'ECMO très souvent. Cependant, en rassemblant les données de plus de 200 centres de soins, nous avons pu accroître nos connaissances sur le recours à l'ECMO dans la gestion de COVID-19 ».

 

Une meilleure orientation des patients doit être recherchée : l’analyse confirme également que le risque de décès augmente considérablement avec l'âge du patient mais aussi avec l’immunodépression, les lésions rénales aiguës, les troubles respiratoires et les antécédents cardiaques. Ces facteurs renforcent l’intérêt de l'ECMO pour remplacer la fonction cardiaque ainsi que la fonction pulmonaire. Ainsi, les patients qui montrent des signes de besoin de soins vitaux avancés devraient être orientés vers des hôpitaux équipés et dotés d'équipes ECMO expérimentées. En revanche, ces experts déconseillent d'ajouter, sans les formations nécessaires, des capacités ECMO à « mi-pandémie ».

 

« L'ECMO est la dernière étape de l'algorithme de gestion de l'insuffisance pulmonaire mortelle dans les USI. Maintenant, nous savons que l’ECMO est efficace dans la gestion de COVID-19 ». L’étude va donc aider les cliniciens à mieux identifier les patients qui peuvent bénéficier le plus du recours à l’ECMO et aider aussi les établissements dotés d'une capacité ECMO à détecter les patients COVID-19 éligibles.