COVID-19 : Le test rapide d'efficacité de nos anticorps contre les nouveaux variants
Cette équipe de biologistes et bioingénieurs de la Duke University (Caroline du Nord) présente, dans la revue Science Advances, un test rapide capable d’identifier l'efficacité de nos anticorps contre « tous » les variants de COVID-19 dont Omicron et Delta, et d’indiquer au médecin quel anticorps monoclonal synthétique utiliser pour le traitement. En synthèse, le test peut évaluer rapidement la capacité des anticorps à neutraliser simultanément les protéines de pointe de différentes variantes de COVID-19.
« Nous n'avons actuellement aucun moyen rapide d'évaluer les variantes, ni leur présence chez un patient, ni la capacité de ses anticorps à faire la différence », explique l’auteur principal, le Dr Cameron Wolfe, professeur agrégé de médecine à la Duke. « L’une des craintes actuelles est qu’en dépit de la vaccination de plus en plus de personnes, une variante émergente puisse échapper à la neutralisation des anticorps induits par le vaccin".
« Et si Omicron avait cette capacité d’échappement, comment le saurions-nous ? »
Les chercheurs ont donc réalisé qu'il y aurait un avantage à pouvoir détecter la capacité des anticorps à neutraliser des variantes spécifiques et ont donc développé leur test autour de cet objectif. « Il ne nous a fallu qu'une semaine ou 2 pour incorporer la variante Delta dans notre test, puis également la variante Omicron. Tout ce dont nous avions besoin, c'est de la protéine de pointe de cette variante », explique l’un des chercheurs, Ashutosh Chilkoti, professeur émérite de génie biomédical à la Duke.
CoVariant-SCAN (pour COVID-19 Variant Spike-ACE2-Competitive Antibody Neutralization) est le nom de ce nouveau test rapide dont la technologie repose sur un revêtement en polymère qui agit comme une sorte d’antiadhésif empêchant tout sauf les biomarqueurs souhaités, de se fixer à la lame du test lorsqu'elle est mouillée. La grande efficacité de ce bouclier antiadhésif rend le test incroyablement sensible même à des niveaux faibles de ses cibles. L'approche permet aux chercheurs d'imprimer différents pièges moléculaires sur différentes zones de la lame pour capturer plusieurs biomarqueurs à la fois.
Ici, ce sont des protéines ACE2 humaines fluorescentes soit les cibles cellulaires de la fameuse protéine de pointe du virus qui sont imprimées sur la lame de test.
- Figurent également les protéines de pointe spécifiques à chaque variante de COVID-19 à différents endroits spécifiques ;
- lorsque le test est effectué, les protéines ACE2 se détachent de la lame et sont capturées par les protéines de pointe encore attachées à la lame, ce qui fait briller la lame ;
- en présence d'anticorps neutralisants, les protéines de pointe ne sont plus capables de s'accrocher aux protéines ACE2, ce qui rend la lame moins brillante, ce qui indique l'efficacité des anticorps ;
- en imprimant différentes variantes de la protéine de pointe COVID-19 sur différentes parties de la lame, les chercheurs peuvent ainsi voir à quel point les anticorps sont efficaces pour empêcher chaque variante de s'accrocher simultanément à leur cible cellulaire humaine.
Plusieurs preuves d'efficacité : testée de différentes manières, avec des anticorps monoclonaux dérivés de patients réels, des traitements prophylactiques à base d’anticorps, du plasma prélevé sur des personnes vaccinées en bonne santé et sur des personnes infectées par le virus, la technologie confirme son efficacité.
Rapidité et facilité : si le CoVariant-SCAN et les méthodes actuelles produisent des résultats similaires, la valeur ajoutée du nouveau test rapide réside dans la rapidité et la facilité avec lesquelles il peut produire des résultats. Les approches actuelles typiques nécessitent l'isolement de virus vivants et la culture cellulaire, ce qui peut prendre 24 heures ou plus et nécessite toute une série de mesures de sécurité et des techniciens spécialement formés. CoVariant-SCAN, en revanche, ne nécessite pas de virus vivant, est facile à utiliser dans la plupart des contextes et prend moins d'une heure, voire 15 minutes seulement, pour produire des résultats précis.
Enfin, le test apporte une visibilité en temps réel des variantes émergentes et permettra de détecter les personnes qui face aux nouveaux variants bénéficient toujours d'une immunité fonctionnelle. La technologie pourrait permettre ainsi d'identifier rapidement l'anticorps monoclonal synthétique le plus adapté au traitement d'un patient donné, infecté par une variante émergente spécifique.
Autres actualités sur le même thème
SYNDROME MÉTABOLIQUE : Un scanner et l’IA pour son diagnostic
Actualité publiée il y a 2 mois 3 semainesÉPILEPSIE : L’ERM mieux que l'IRM ?
Actualité publiée il y a 4 années 3 moisMALADIE AUTO-IMMUNE : Un score pour la détecter, l'évaluer et la gérer
Actualité publiée il y a 7 mois 3 semainesSANTÉ CARDIAQUE : Le "bon" cholestérol HDL est-il vraiment un bon marqueur ?
Actualité publiée il y a 2 années 3 jours