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COVID-19 : Le virus évolue pour mieux se déplacer dans les airs

Actualité publiée il y a 3 années 3 mois 3 jours
Clinical Infectious Diseases
Le coronavirus est fortement présent dans le souffle expiré et il améliore encore sa capacité à se déplacer dans les airs (Visuel Adobe Stock 321949195)

Le coronavirus est fortement présent dans le souffle expiré et il améliore encore sa capacité à se déplacer dans les airs. Ainsi, selon ces virologues de l’Université du Maryland, le virus SARS-CoV-2 a évolué pour être toujours mieux aéroporté. Ces données présentées dans la revue Clinical Infectious Diseases, réaffirment l’importance de maintenir les mesures qui permettent de lutter contre ce mode classique de propagation et de transmission, dont le port du masque bien sûr, mais aussi la distanciation et la ventilation.

 

L’étude confirme que les personnes infectées par SARS-CoV-2 (voir visuel ci-dessous) exhalent le virus infectieux dans leur haleine mais révèle surtout que les personnes infectées par la variante Alpha, la souche dominante au moment de l’étude, expirent 43 à 100 fois plus de virus dans l'air que les personnes infectées par la souche originelle du virus. Selon les virologues, le virus aurait donc évolué de manière à être toujours plus efficacement aéroporté-afin de mieux se propager dans les airs et mieux survivre. La bonne nouvelle, une autre conclusion de l’étude, est la confirmation de l’efficacité des masques à réduire la quantité de virus expirée dans l'air autour des personnes infectées.

Pour tester si les masques faciaux bloquent toujours suffisamment la transmission interhumaine du virus, les chercheurs ont mesuré la quantité de SRAS-CoV-2 inhalée dans l'air (Visuel University of Nottingham)

Une preuve supplémentaire de l'importance de la transmission aéroportée

L’auteur principal, le Dr. Don Milton, professeur de santé environnementale à l'Université du Maryland commente : « nous savons que la variante Delta qui circule actuellement est encore plus contagieuse que la variante Alpha. Nos recherches indiquent que les variantes ne cessent d’évoluer afin d'améliorer leur capacité à voyager dans l'air,

nous devons donc prévoir une ventilation plus efficace et continuer à porter le masque, en plus de la vaccination, pour arrêter la propagation du virus ».

L’expérience montre en effet que :

 

  • la quantité de virus dans l'air expiré par des personnes infectées avec la variante Alpha est 18 fois plus importante que la charge virale retrouvée dans les écouvillonnages nasaux et la salive ;
  • même si le virus dans la salive et les écouvillonnages nasaux a considérablement augmenté avec les infections à variante Alpha vs souche originale ;
  • mais la quantité de virus dans les aérosols expirés a augmenté encore plus : « Ces augmentations majeures du virus aéroporté Alpha se sont produites avant l'arrivée de la variante Delta et suggèrent que le virus évolue pour mieux se déplacer dans les airs ».

 

Le masque reste de mise : pour tester si les masques faciaux bloquent toujours suffisamment la transmission interhumaine du virus, les chercheurs ont mesuré la quantité de SRAS-CoV-2 inhalée dans l'air (visuel 2) et testé la quantité de virus en moins que les personnes atteintes de COVID-19 exhalaient dans l'air après avoir mis leur masque. L’expérience confirme, tout comme les premières études sur le sujet, que les particules chargées de virus dans l'air autour de la personne atteinte de COVID-19, sont réduite d'environ 50 % avec le port du masque. Cependant, les auteurs relèvent aussi que le masque ne permet pas d’empêcher totalement « la fuite » de virus infectieux dans l'air.

 

Il s’agit donc de combiner toutes les mesures pouvant luter contre cette propagation aéroportée, concluent les chercheurs. L’abandon du masque n’est donc pas pour demain.