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COVID-19 : Le virus préfère les faibles taux d’humidité

Actualité publiée il y a 4 années 4 mois 1 semaine
Aerosol and Air Quality Research
Le coronavirus SARS-CoV-2 se propage plus à l'intérieur et en cas de faible taux d’humidité (Visuel Adobe Stock  333871031)

Le coronavirus SARS-CoV-2 se propage plus à l'intérieur et en cas de faible taux d’humidité, conclut cette méta-analyse indo-allemande du Leibniz Institute for Tropospheric Research (TROPOS) et du CSIR National Physical Laboratory (New Delhi). L’étude, publiée dans la revue Aerosol and Air Quality Research, est la première à démontrer que l'humidité relative joue un rôle important dans la propagation du nouveau coronavirus SARS-CoV-2.

 

La transmission aéroportée et aérosolisée du coronavirus SARS-CoV-2 notamment dans l’air intérieur est aujourd’hui bien documentée. Mais ce mode de transmission pourrait être fortement influencé par l'humidité relative (ou rapport de la pression de la vapeur d'eau contenue dans l'air sur la pression de vapeur saturante à la même température). C’est la conclusion de cette analyse des 10 études internationales les plus pertinentes sur le sujet. Avec des implications claires : le contrôle de l'air intérieur en plus des mesures habituelles de prévention, comme la distanciation sociale et le port du masque. Enfin, renforcer l’humidité de manière à atteindre une humidité relative de 40 à 60% pourrait réduire la propagation des virus et leur absorption via la muqueuse nasale.

Faut-il mettre en œuvre des normes d'humidité de l'air intérieur pour « contenir » COVID-19 ?

La question se pose, selon ces chercheurs, notamment dans les lieux publics à forte fréquentation, comme les hôpitaux, les bureaux open-space ou encore les transports en commun.

Première barrière contre les aérosols, l’aération des lieux fermés :

  1. au début de l’épidémie, la principale voie de transmission documentée était par gouttelettes virales expectorées par les personnes infectées. Parce que ces gouttes sont relativement grandes et lourdes, elles tombent très rapidement au sol et ne peuvent couvrir que de très courtes distances dans les airs. La recommandation de garder une distance sociale minimale de 1,5 m à 2 m est basée sur cette hypothèse.
  2. cette distance sociale est complexe à respecter en cas de présence simultanée de nombreuses personnes dans une même pièce sur une longue période. De plus, de minuscules gouttes de 5 micromètres de diamètre, comme celles que l’on produit en parlant ou en respirant, peuvent flotter dans l'air jusqu'à 9 minutes. Pour se protéger de ces aérosols en suspension dans l'air, le port du masque est recommandé.
  3. Ces nouvelles données sur l’importance du taux d’humidité dans la propagation aérosolisée du virus dans l’air intérieur, engagent à une nouvelle mesure, une bonne aération. Mais ce n’est pas tout, la mise en œuvre de normes d’humidité pourraient réduire aussi la transmission aérosolisée du virus : « Dans la recherche sur les aérosols, on sait depuis longtemps que l'humidité de l'air joue un rôle majeur : plus l'air est humide, plus l'eau adhère aux particules et ainsi les particules peuvent croître plus rapidement et restent moins longtemps en suspension ».

 

La preuve est apportée avec cette analyse de 10 études internationales portant sur l'influence de l'humidité sur la survie, la propagation et l'infection par les agents pathogènes de la grippe et les virus corona SARS-CoV-1, MERS et SRAS- CoV-2. Résultat: L'humidité de l'air influence la propagation des coronavirus, à l'intérieur, de 3 manières différentes :

  • le comportement des micro-organismes dans les gouttelettes de virus,
  • la survie ou l'inactivation du virus sur les surfaces,
  • le rôle de la sécheresse/humidité de l'air intérieur dans la transmission aérienne du virus : bien qu'une faible humidité fasse sécher plus rapidement les gouttelettes contenant les virus, la capacité de survie des virus reste alors toujours élevée.

 

«Si l'humidité relative de l'air intérieur est inférieure à 40%, les particules émises par les personnes infectées absorbent moins d'eau, restent plus légères, volent plus loin dans la pièce et sont plus susceptibles d'être inhalées ». Un constat particulièrement important pour la prochaine saison hivernale dans l'hémisphère nord, lorsque des millions de personnes séjourneront dans des pièces chauffées et donc plus « sèches ». Cela pourrait favoriser la propagation des coronavirus. Les pays à climat tropical et chaud, par contre, doivent veiller à ce que les pièces intérieures ne soient pas trop refroidies par la climatisation. La climatisation assèche l'air et les particules qu'il contient, et les particules sèches restent dans l'air plus longtemps.

 

Des normes pour l'air intérieur, dont le taux d’humidité, doivent être réfléchies, dans le cadre des stratégies de prévention de futures épidémies virales.