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COVID-19 : L'écouvillon, des complications ?

Actualité publiée il y a 3 années 7 mois 3 semaines
JAMA Otolaryngology - Head & Neck Surgery
Il convient de réfléchir, pour de futures épidémies à des tests aussi précis mais moins invasifs (Visuel adobe Stock 401209002)

Alors que des millions de tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé par écouvillon ont été effectués pour détecter le génome de SARS-CoV-2 responsable de COVID-19, cette équipe de l'hôpital universitaire d'Helsinki a regardé la fréquence et le type de complications liés à ce test- considéré et confirmé comme sûr. Si les tests de détection, en période de pandémie ne sont certainement pas une option, alors que l’écouvillon approche des structures vitales -dont la base du crâne- ce rapport de cas rares mais suggérant le risque de complications graves, appelle néanmoins à réfléchir, pour de futures épidémies à des tests aussi précis mais moins invasifs. Ces données viennent d’être publiées dans le JAMA Otolaryngology - Head & Neck Surgery.

 

L’auteur principal, le Dr Anni Koskinen, de l'hôpital universitaire d'Helsinki, rappelle que dans le prélèvement nasopharyngé l’écouvillon approche des structures critiques dont les orbites, la base du crâne ainsi qu’un système vasculaire dense. Son équipe a donc analysé les rapports de complications liées au test, sur le très grand nombre de tests de détection pratiqués dans la région d’Helsinki entre mars et septembre 2020.

Le test RT-PCR sur écouvillon nasopharyngé n'est pas un geste anodin

Au total, l’analyse porte sur 643.284 tests SRAS-CoV-2 RT-PCR réalisés sur une période de 7 mois.

  • 8 consultations (7 femmes, 1 homme, âgés de 14 à 79 ans) ont été motivées par des complications liées au test ;
  • 4 saignements nasaux liés à 4 écouvillons cassés sont survenus immédiatement après l'échantillonnage ;
  • aucun de ces 8 patients n'a été testé positif au COVID-19.
  • la fréquence des complications nécessitant un traitement d’urgence a ainsi été estimée à 1,24 pour 100.000 tests SARS-CoV-2 effectués ;
  • les écouvillons cassés ont été retirés par endoscopie nasale sous anesthésie locale, tandis que les saignements nasaux ont été traités par médicaments, pansements, procédures chirurgicales et endovasculaires ;
  • certains de ces saignements auraient pu être mortels, dont une « hémorragie massive » ;
  • les pansements au niveau du nez ont entraîné des infections.

 

Des tests rapides et fiables sont importants pour contrôler de telles pandémies, et le test RT-PCR sur écouvillon nasopharyngé est souvent utilisé comme principale méthode de diagnostic car il donne des résultats précoces avec une sensibilité modérée et une excellente spécificité. De plus l’étude, menée sur un très grand nombre de tests confirme une fréquence extrêmement faible des complications. Toutes les complications suggèrent une technique d'échantillonnage incorrecte : un recours excessif à la force ou une mauvaise direction dans l’introduction de l'écouvillon.

Cependant, quelques cas de complications se sont avérés sévères, en particulier les cas avec rupture de la pointe de l'écouvillon.

  • Les auteurs rappellent donc l’importance d’effectuer cet échantillonnage en gardant à l'esprit la proximité de la cavité nasale de structures vitales ;
  • la force ne doit jamais être utilisée, en particulier chez les patients ayant déjà subi des opérations connues du nez ou de la base du crâne ;
    • l'écouvillon d'échantillonnage doit être dirigé le long du plancher nasal, ni trop latéralement ni trop vers le crâne et sans jamais forcer (seulement jusqu'à la première résistance rencontrée) ;
  • quelques cas rares de complications ont pu mettre la vie en danger : pour éviter ces complications, les professionnels doivent être bien formés aux techniques d'échantillonnage.

 

Enfin, c’est aussi un appel à réfléchir au développement de tests tout aussi précis mais moins invasifs.  


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