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COVID-19 : Les aérosols planent plus longtemps

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 1 semaine
PNAS
Les gouttelettes contenant des coronavirus durent plus longtemps qu'on ne le pensait auparavant et disparaissent plus lentement après l'expiration (Visuel TU Wien)

Le coronavirus SARS-CoV-2 responsable de la pandémie COVID-19 a motivé et à raison, de multiples études sur sa propagation, physique aussi, et notamment sur sa transmission aéroportée et aérosolisée. Une étude toute récente vient même de montrer que le virus évolue sans cesse pour être toujours mieux aéroporté. Cette recherche de la Vienna University of Technologie estime que les gouttelettes contenant des coronavirus durent plus longtemps qu'on ne le pensait auparavant et disparaissent plus lentement après l'expiration, que les modèles précédents ne le suggéraient. Ces expériences, présentées dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), pointent également le rôle de l’humidité de l’air, un facteur saisonnier de rémanence des aérosols et des gouttelettes.

L'étude des  « écoulements multiphasiques »

L’équipe de l’Institute of Fluid Mechanics and Heat Transfer de l’Université de Vienne, avec des collègues de l'Université de Padoue, menée par le Pr Alfredo Soldati, s’est spécialisée dans l’étude des  « écoulements multiphasiques ». Cela inclut l'air qu'une personne infectée expire lorsqu'elle éternue, les virus infectieux se trouvent dans des gouttelettes liquides et parfois gazeuses de différentes tailles. Ce mélange conduit à un comportement relativement fluide : les gouttelettes et le gaz se déplacent, les deux composants complexes s'influencent mutuellement et les gouttelettes peuvent s'évaporer et devenir elles-mêmes du gaz. Afin de bien cerner ces effets, les chercheurs développent des modèles informatiques qui permettent de préciser la dispersion des gouttelettes en fonction de différents paramètres environnementaux, dont la température et l’humidité de l’air.

L'humidité joue un rôle clé

Des expériences sont menées (voir visuel) avec une vanne à commande électromagnétique installée dans une tête en plastique qui pulvérise un mélange de gouttelettes et de gaz. Le phénomène est enregistré avec des caméras à grande vitesse, ce qui permet de mesurer exactement combien de gouttelettes restent et flottent dans l'air et pendant combien de temps.

 

  1. Première conclusion, les petites gouttelettes restent dans l'air plus longtemps qu'on ne le pensait auparavant
  2. Deuxième conclusion, le taux d’humidité joue donc un rôle majeur dans la rémanence des gouttelettes et donc le risque de transmission.
  • dans un air plus humide, les gouttelettes planent plus longtemps, le taux d'évaporation des gouttelettes étant fonction de l'humidité locale à l'emplacement de la gouttelette ;
  • ainsi, le risque d’infection serait augmenté en hiver

(vs été)- ce qui est également vrai pour d’autres maladies virales comme la grippe. L'humidité relative joue un rôle important et en hiver, notre haleine se condense plus facilement en gouttelettes dans l'air froid ;

  • enfin, l'air expiré est beaucoup plus humide que l'air ambiant, et cette humidité expirée explique aussi l'évaporation plus lente des petites gouttelettes.

 

« Les petites gouttelettes sont infectieuses plus longtemps que prévu, mais cela ne doit pas nous rendre pessimistes. Nous devons poursuivre l’étude de ces flux pour développer des recommandations scientifiquement fondées, en particulier sur la distanciation et le port du masque ».