COVID-19 : Les lésions aux poumons perdurent bien après l’hospitalisation
Cette équipe de pneumologues du National Heart et Lung Institute de Imperial College de Londres révèle toute l'étendue et la durée des lésions pulmonaires résiduelles après une hospitalisation pour COVID-19. L’étude publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, révèle que jusqu'à 11 % des patients présentent encore des fibroses pulmonaires longtemps après la fin de leur hospitalisation et ces cicatrices ont même tendance à s'aggraver avec le temps.
Les experts britanniques ont souhaité préciser le taux de patients COVID-19 qui sortent de l’hôpital avec une lésion pulmonaire fibrotique, ou maladie pulmonaire interstitielle, une condition qui nécessite des soins de suivi durables. La « maladie pulmonaire interstitielle » fait ainsi référence à un large groupe de maladies caractérisées par une cicatrisation pulmonaire excessive, dont la fibrose pulmonaire idiopathique. Cette cicatrisation rend difficile la respiration et l'apport d'oxygène dans le sang. Les lésions pulmonaires causées par ce groupe de maladies peuvent être irréversibles et s'aggravent généralement avec le temps.
L’étude a analysé les tomodensitogrammes ou scans de suivi de patients COVID-19 sortis de l'hôpital et se sont concentrés sur les schémas pulmonaires anormaux, pouvant évoquer une pneumopathie interstitielle. Les caractéristiques des 209 participants de l'étude ayant donc tous subi une tomodensitométrie ont été ensuite recherchées sur une cohorte post-hospitalisation plus large de près de 3.500 participants, afin de préciser l’ampleur de ce risque d'anomalies pulmonaires résiduelles. L’analyse révèle que :
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jusqu'à 11% des patients COVID hospitalisés présentent une fibrose pulmonaire après avoir guéri de la forme aiguë du COVID.
L’auteur principal de l’étude, le chercheur Iain Stewart du National Heart et Lung Institute, commente cette découverte : « Alors que nos observations cliniques montrent que de nombreuses personnes souffrent d'essoufflement prolongé, ces résultats s’expliquent par le taux élevé d’anomalies fibrotiques dans les poumons de nos patients. Ces résultats incitent à un suivi rigoureux des patients COVID hospitalisés par imagerie répétée et tests de la fonction pulmonaire ».
Des schémas fibrotiques durables : les chercheurs précisent que chez certains patients, ces schémas fibrotiques peuvent être stables ou disparaître, mais que chez d'autres, la fibrose pulmonaire peut perdurer à plus long terme, voire s’aggraver, ce qui induit une dégradation de la qualité de vie et une diminution de l'espérance de vie.
Cette analyse des anomalies pulmonaires résiduelles chez les patients hospitalisés pour COVID-19 apporte l’évaluation la plus précise à ce jour de la prévalence des lésions pulmonaires chez les patients hospitalisés pour COVID.
La prochaine phase de l'étude, prévue à 12 mois va regarder comment évolue la maladie pulmonaire fibrotique chez ce groupe de patients.