COVID-19 : Les raisons de la baisse de mortalité hospitalière
Cette étude, « américaine », menée à partir des données de plus de 20.000 patients admis dans les hôpitaux pour COVID-19, suivis durant 9 mois, confirme une chute des taux de mortalité après mai 2020 (aux Etats-Unis, comme dans les autres pays), mais s’interroge sur le seuil atteint depuis : ainsi, si le taux de décès hospitaliers chez les patients COVID ont chuté de 38% entre mars et mai 2020, mais les taux se sont stabilisés depuis et jusqu'en novembre 2020. Des données documentées dans le JAMA Network Open qui peinent à trouver leurs justifications.
Car les chercheurs de l'Institute for Health Metrics and Evaluation de l'Université de Washington souhaitaient identifier les raisons de ces tendances, à partir de facteurs tels que la gravité de la maladie ou la virulence de la souche, ou encore l'âge, le sexe, les comorbidités des patients à l’admission. Cependant, l’analyse conclut qu'aucun de ces facteurs ne permet d’expliquer la baisse des taux de mortalité puis leur quasi-stabilité.
Comprendre l’évolution des taux de mortalité
L’identification des facteurs de décès et une bonne compréhension des taux sont essentielles pour améliorer la prise en charge et les résultats des patients hospitalisés avec le COVID-19, explique l’auteur principal, le Dr Gregory Roth, professeur agrégé de médecine à l'Université de Washington.
Ici, l’équipe a analysé les données du registre de l'American Heart Association (AHA), couvrant 107 hôpitaux dans 31 États (Ce registre de données sur les patients COVID-19 et souffrant de troubles cardiovasculaires a été lancé quelques mois après le début de la pandémie COVID-19 en 2020, pour pouvoir disposer de données sur les soins et les résultats cardiovasculaires chez ces patients). Dans cette analyse, près d'un tiers des patients ont été admis aux soins intensifs et 1 sur 5 a été placé sous ventilation mécanique. Les taux de mortalité des patients enregistrés s’élèvent à :
- en mars et avril 2020 : 19,1%
- en mai et juin : 11,9%
- en juillet et août : 11%
- de septembre à novembre : 10,8%
De légers changements dans les caractéristiques des patients sont observés au cours de la période de suivi, dont une légère diminution de l'âge, une augmentation de la proportion de femmes et une augmentation de l'IMC. Cependant ces facteurs sont loin d’expliquer la baisse des taux de mortalité.
L’amélioration des prises en charge hospitalières explique principalement la chute de la mortalité
Alors, quelles explications ? Les auteurs suggèrent que la baisse de la mortalité pourrait être due à des hôpitaux moins surchargés et mieux organisés au fil du temps, et à des améliorations de traitement et de prise en charge : « Avec plus de variantes en circulation et de nombreux pays ayant des ressources limitées, plus nous en savons, mieux c'est ».
Une analyse plus approfondie doit donc être lancée pour comprendre plus précisément les facteurs d’évolution des taux de mortalité, mais ces premières conclusions appellent à poursuivre l’amélioration de « bonnes pratiques » hospitalières -en particulier en préparation de futures vagues épidémiques.