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COVID-19 : Les virus se propagent aussi dans l'air sur des particules non respiratoires

Actualité publiée il y a 4 années 4 mois 1 semaine
Nature Communications
C'est le concept, certes nouveau, de "fomites aérosolisés" (Visuel Adobe Stock 362611429)

A l’interdiction de fumer dans l’espace public préconisée dans certains pays, avec pour justification une transmission possible du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 sur les particules expirées avec la fumée du tabac, cette équipe de l'Université de Californie – Davis répond que « oui, les virus de la grippe peuvent tout à fait se propager dans l'air sur la poussière, les fibres et autres particules microscopiques ». C'est le concept, certes nouveau, de "fomites aérosolisés". Ces résultats publiés dans Nature Communications ont des implications évidentes pour la prévention de la transmission de COVID-19 mais aussi de la grippe et soutiennent non seulement le port du masque à l’extérieur mais aussi la limitation de tous comportements , dans l’espace public, pouvant entraîner une expiration plus élevée de particules (tabagisme, vapotage).

 

Ces conclusions sont « nouvelles pour la plupart des virologues et épidémiologistes. Il est en effet surprenant que la poussière en suspension dans l'air, plutôt que les gouttelettes expiratoires, puisse transporter le virus de la grippe », écrit dans son communiqué, l’auteur principal, le Pr William Ristenpart du département de génie chimique de l'UC Davis. Si l'hypothèse implicite reste toujours la transmission par voie aérienne et aérosolisée en raison des gouttelettes respiratoires émises par la toux, les éternuements ou les conversations, ce nouveau mode de transmission par la poussière ouvre de nouvelles pistes de recherche et induit de profondes implications pour la recherche, l’épidémiologie et la prévention des épidémies.

De micro-fomites en aérosols

On sait que le virus de la grippe se propage par différentes voies soit de manière « directe » via les gouttelettes expirées des voies respiratoires soit par contact « secondaire » avec des objets contaminés comme les poignées de porte ou les tissus usagés. Ces objets secondaires sont appelés « fomites ». Cependant, on ignore tout encore des « fomites en aérosols » et quel est leur rôle spécifique en fonction des différentes souches de virus respiratoires qui circulent, dont les coronavirus tels que le SRAS-CoV2.

L’équipe de l'UC Davis, avec des collègues virologues du Mont Sinai (New York) a regardé si ces minuscules particules non respiratoires en suspension dans l’air -ou fomites en aérosol- pouvaient transmettre le virus de la grippe entre les cobayes. À l'aide d'un granulomètre automatisé pour compter les particules en suspension dans l'air, l’équipe montre que

  • les animaux non infectés émettent des pics allant jusqu'à 1000 particules par seconde lorsqu'ils se déplacent dans la cage. Leur respiration entraîne aussi l’expiration de particules mais à un rythme constant et beaucoup plus faible ;
  • des animaux avec le virus de la grippe déposé sur leur pelage peuvent transmettre le virus par voie aérienne à d'autres cobayes sensibles, ce qui montre que le virus ne doit pas nécessairement provenir directement des voies respiratoires pour être infectieux ;
  • enfin, des fibres microscopiques provenant d'un objet inanimé peuvent également véhiculer des virus infectieux : les chercheurs ont traité des mouchoirs en papier avec le virus de la grippe, les ont laissés sécher, puis les ont froissés devant le granulomètre automatisé. Le froissement des mouchoirs a libéré jusqu'à 900 particules par seconde et dans une gamme de taille pouvant être inhalée.

 

Et les chercheurs sont également parvenus à infecter des cellules à partir de ces particules libérées de ces mouchoirs en papier contaminés par le virus.


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