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COVID-19 : Les VOCs ou « variants of concern », vraiment plus virulents ?

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 2 semaines
Canadian Medical Association Journal (CMAJ)
 Des variants que les chercheurs appellent « variants of concern » ou VOCs (Visuel Adobe Stock 334785499)

Si la maladie et l’épidémie COVID-19 sont de mieux en mieux contrôlées, les études les plus récentes apportent un recul plus important sur la pandémie, et permettent de mieux appréhender les futures menaces associées aux variantes émergentes. Des variants que les chercheurs appellent « variants of concern » ou VOCs. Alors que les systèmes de soins de santé sont moins sous pression, cette nouvelle étude de l’Université de l'Ontario confirme que ces variants SARS-CoV-2 VOCs et en particulier la variante Delta, sont plus virulents que la souche native du virus, augmentant le risque d'hospitalisation, d'admission à l'unité de soins intensifs (USI) et de décès lié au COVID-19. La recherche, publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) engage ainsi à ne pas baisser les bras. « Le virus est devenu plus intelligent et plus dangereux, ce qui signifie que nous devons nous aussi être plus intelligents ».

 

Cette large analyse des données associées à 212.326 cas de COVID-19 signalés entre février et juin 2021, en Ontario, la plus grande province du Canada porte sur ces VOCs. Pour les experts, les VOCs incluent les variantes porteuses de la mutation N501Y telles que Alpha, Beta et Gamma ainsi que Delta, qui ont remplacé la souche originale SARS-CoV-2. Sur le nombre total de cas, 22,4 % étaient hors VOCs, 76,7 % étaient des infections avec variants à mutations N501Y et 2,8 % étaient « plus probablement » des cas Delta. La variante Delta était présente en Ontario dès avril 2021 et était la souche dominante en juillet 2021.

Comment les VOCs ont déjoué la lutte contre l’épidémie

« L'émergence de ces variants préoccupants a ralenti les progrès contre la pandémie de 3 manières :

 

  • en augmentant la transmissibilité et le nombre de reproduction du virus,
  • en augmentant l'évasion immunitaire et en diminuant l'efficacité du vaccin,
  • et en augmentant la virulence du SRAS-CoV-2 », écrivent les coauteurs, les Drs. David Fisman et Ashley Tuite, de l’Université de Toronto.

 

L’étude apporte également de précieux constats sur l’évolution virologique et épidémiologique :

 

  • les personnes infectées par des VOCs étaient significativement plus jeunes et moins susceptibles d'avoir des comorbidités que celles ayant des infections sans VOC ;
  • les infections aux VOCs étaient plus courantes dans la région urbaine de l'Ontario ;
  • les infections aux VOCs Alpha, Bêta et Gamma induisent des taux d'hospitalisation de 52 % plus élevés, des admissions aux soins intensifs de 89 % plus élevées et des taux de décès de 51 % plus élevés ; avec les infections Delta, ces mêmes risques sont respectivement accrus de 108 %, 235 % et 133 % ;
  • même après ajustement pour l'âge, le sexe, les comorbidités et d'autres facteurs, ces risques accrus avec les infections aux VOCs persistent.

 

Et la vaccination, quelle efficacité contre les VOCs ? La vaccination a permis d’atténuer la sévérité des VOCs en réduisant le risque de forme sévère et de décès chez les personnes partiellement et complètement vaccinées. Les chercheurs confirment « un degré substantiel de protection contre de décès conféré par les vaccins (environ 80 % à 90 %), même lorsqu'ils ne parviennent pas à prévenir l'infection à VOC ». .

« La virulence croissante des COVs du SRAS-CoV-2 à conduit à une pandémie considérablement plus meurtrière », écrivent les auteurs qui engagent à la vigilance.

 

"Nous devons collectivement apprendre des erreurs du passé et nous assurer d'utiliser tous les outils à notre disposition pour éviter une nouvelle pression dévastatrice sur notre système de soins de santé ».