COVID-19 : L’infection post-vaccination serait la meilleure des immunisations
La combinaison vaccination et infection pourrait apporter la meilleure des protections contre les différents variants et les formes sévères de COVID-19. Ce n’est pas la première étude à le suggérer, mais cette fois, les virologues de l’Oregon Health & Science University (OHSU) précisent, dans le JAMA, le contexte précis de cette protection, qu'ils appellent la « breakthrough infection » ou infection contractée après prophylaxie ou vaccination : ainsi, « les personnes vaccinées puis exposées à une infection développent une super-immunité », avec une conclusion d’importance : « la clé est de se faire vacciner ».
En d’autres termes, les personnes vaccinées puis exposées et infectées par le virus montent une forte réponse anticorps bien plus efficace contre tout le spectre des variants de COVID-19.
Une super-immunité contre COVID-19 qui donne à réfléchir,
car elle semble suggérer les bénéfices d’une immunisation naturelle après la vaccination et les mesures barrières, si l’on exclut la gestion nécessaire du risque de pression hospitalière. Ensuite, ces données suggèrent qu’une « breakthrough infection » donne toute sa valeur à la vaccination.
Cette analyse de laboratoire révèle précisément, dans ce contexte d’infection post-vaccination, une réponse immunitaire robuste contre la variante delta, notamment. Ce qui incite les auteurs à supposer la réponse immunitaire probablement très efficace contre d'autres variants alors que le virus du SRAS-CoV-2 ne cesse de muter.
L'étude utilise des variantes vivantes du SRAS-CoV-2 pour évaluer la neutralisation croisée du sérum sanguin. Menée en niveau de biosécurité 3, cette analyse d’échantillons de sang de 52 patients vaccinés exposé aux différents variants, montre une production d’anticorps à la fois plus abondants et beaucoup plus efficaces - jusqu'à 10 x plus efficaces - que les anticorps générés 2 semaines après la 2è dose du vaccin Pfizer. 26 participants ont développé une infection post-vaccination, dont 10 impliquaient la variante delta, 9 des variantes non-delta et 7 des variantes inconnues.
Dans ce contexte d’étude, de sérum sanguin de patients vaccinés exposé aux différents variants, l'auteur principal, le Dr Fikadu Tafesse, professeur de microbiologie moléculaire et d'immunologie à l'OHSU :
- « Ces vaccins sont très efficaces contre les formes sévères de la maladie. Notre étude suggère que les personnes vaccinées puis exposées à l’infection ont une super-immunité. »
- Chaque exposition suivant la vaccination renforce encore la réponse immunitaire aux expositions ultérieures, même à de nouvelles variantes du virus.
« Cela sonne une éventuelle fin de partie », résume le co-auteur, le Dr Marcel Curlin, professeur agrégé de médecine à l'OHSU : « Cela ne signifie pas que nous sommes à la fin de la pandémie, mais qu’il sera bientôt possible d’en finir : une fois vacciné puis exposé au virus, vous êtes très probablement protégé des futurs variants ».
Alors, allons-nous vers une accalmie de l'épidémie mondiale ? C’est probable, même si l’arrivée d’Omicron vient de changer la donne. L'immunité vaccinale fait actuellement l'objet d'un test dans le monde réel contre omicron. Cependant, les auteurs sont confiants que les infections post-vaccination avec la variante omicron puissent générer une réponse immunitaire tout aussi forte chez les personnes vaccinées.