COVID-19 : Obésité et sévérité, nouvelles données
Ces chercheurs allemands appellent à poursuivre les recherches sur la relation complexe entre l'obésité, les différentes formes d’adiposité, les troubles métaboliques et la gravité de la maladie COVID-19. Si les données épidémiologiques suggèrent que les personnes obèses encourent un risque accru de COVID-19 sévère et de décès, il reste à comprendre pourquoi et comment mieux prendre en charge ce groupe de patients.
Les études épidémiologiques ont mis en évidence 2 grands facteurs majeurs de sévérité, d’hospitalisation et de complications de COVID-19 : un âge plus avancé (≥ 65 ans) et la présence de comorbidités, dont principalement l’obésité.
L’obésité multiplie jusque par 6 le risque de forme sévère de COVID-19
L’âge et l’obésité, 2 facteurs majeurs de décès par COVID-19 : Chez les patients atteints de comorbidités, le taux de mortalité le plus élevé a été constaté avec les comorbidités de l’obésité, les maladies cardiovasculaires (10,5%) et le diabète (7,3%), puis en cas de maladies respiratoires chroniques (6,3%), de l'hypertension (6,0%) et du cancer (5,6%). Ainsi, plusieurs études ont suggéré que la maladie chronique la plus fortement associée avec une forme sévère de COVID-19 est l'obésité et que cette association est plus forte qu’avec « toute maladie cardiovasculaire ou pulmonaire ». Cependant le lien endocrinien et métabolique avec la sévérité de l'infection à SARS-CoV-2, reste débattu.
Les chercheurs du Deutsches Zentrum fuer Diabetesforschung (DZD) avec des collègues du Boston Children's Hospital et de l’Ecole Harvard T.H. Chan soulignent le fait que la plupart des études qui ont associé l’obésité et COVID-19 n'ont pas apporté de données sur la masse graisseuse. Ensuite, ces études n’ont pas précisé le lien entre l’obésité et ses comorbidités dans le risque de sévérité de COVID-19 : on ignore si l’obésité et ses comorbidités cardiométaboliques sont bien, pour chacune des conditions, des facteurs indépendants de gravité de la maladie.
Les différents facteurs de sévérité possibles, corrélés à l’obésité : Il s’agit donc de mieux comprendre les mécanismes possibles expliquant la relation entre obésité et COVID-19. Les auteurs suggèrent que les troubles respiratoires liés à l'obésité pourraient favoriser une pneumonie « par » hypoventilation et un stress cardiaque induit par hypoxie. Les auteurs mettent enfin en avant les différents facteurs possibles et de manière indépendante sur le pronostic de la maladie, dont l’IMC, le tour de taille, la glycémie, la résistance à l'insuline, des facteurs certes déterminants de maladie cardiométabolique, mais aussi des facteurs en cause dans la pneumonie et plus largement la mortalité.