COVID-19 : Omicron, c’est 2 x moins de risque d’hospitalisation vs Delta
Ce bilan de l’Agence britannique UK Health Security Agency, réactualisé chaque semaine, nous apporte les toutes dernières données de surveillance des « variants of concern » (ou VOCs) du virus SARS-CoV-2, parmi lesquels Omicron, le dernier variant désigné « VOC » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Si la capacité de propagation d’Omicron ne fait plus aucun doute, son degré de virulence reste à préciser. Ce nouveau rapport britannique confirme un risque d'admission à l'hôpital en service d'urgence ou de soins intensifs avec Omicron d’environ un tiers de celui de Delta. Cependant les auteurs relèvent également l’impact sur les hospitalisations, et en valeur absolue, du très grand nombre de cas.
Les données analysées sont celles collectées par l’Agence au 29 décembre 2021. À cette date, le rapport fait état de :
- 198.348 cas d'Omicron confirmés par séquençage ou génotypage en Angleterre,
- 451.194 cas probables identifiés par l’identification de la suppression de certains acides aminés du gène S ;
- 815 patients testés positifs à Omicron hospitalisés
2 études ont examiné l'association entre les variants, le statut vaccinal et le risque d'hospitalisation :
La première étude, menée par des épidémiologistes du département de biostatistiques de l’Université of Cambridge, basée sur environ un demi-million de cas Omicron, soit tous les cas diagnostiqués en ville ou à l’hôpital, lors du premier jour d’hospitalisation et pour tous les groupes d'âge. Après prise en compte de la date de l'échantillonnage, du lieu de résidence, de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique, des voyages et du statut vaccinal, l’analyse conclut en substance à :
- un risque d’arrivée aux Urgences ou d’hospitalisation avec Omicron d’environ la moitié de celui associé au variant Delta ;
- un risque d'admission à l'hôpital en soins intensifs avec Omicron d’environ un tiers vs Delta
- un risque d'hospitalisation plus faible pour les cas Omicron après 2 et 3 doses de vaccin, avec une réduction de 81 % (77 à 85 %) du risque d'hospitalisation après 3 doses vs cas Omicron non vaccinés.
La deuxième étude, menée par les experts de l’UK Health Security Agency a porté sur un nombre de données plus modeste soit sur les cas symptomatiques diagnostiqués en ville suivis par une hospitalisation et chez des patients âgés de 18 ans et plus. L’analyse conclut que :
- l'efficacité du vaccin contre la maladie symptomatique est réduite pour Omicron vs Delta et que l’immunité vaccinal commence à décroître 10 semaines après la dose 3 ;
- après 3 doses de vaccin, le risque d’hospitalisation pour forme symptomatique Omicron est réduit de 68 % vs l’absence de vaccination ;
- la « breakthrough infection » soit l’infection contractée après la vaccination apporte la meilleure des protections contre une hospitalisation (88 % pour Omicron après 3 doses de vaccin) ;
- les données sont insuffisantes pour évaluer la durée de protection contre l'hospitalisation.
On retiendra donc,
- un risque d’hospitalisation réduit en cas d’infection avec Omicron, vs Delta : la réduction du risque global d'hospitalisation en cas d’infection par Omicron vs Delta est confirmée par cette analyse.
- un impact élevé mais peu durable de la vaccination ? Les 2 études constatent une réduction substantielle du risque d’hospitalisation pour les cas Omicron après 3 doses de vaccin vs l’absence de vaccination, avec des estimations de risque comparables. Cependant, les données de nombre de cas hospitalisés/ statut vaccinal sont modestes et ces conclusions devront encore être confirmées.
Alors Omicron reste-t-il un variant préoccupant ?
L’agence nationale britannique nous répond qu’en dépit de la réduction estimée du risque d'hospitalisation et malgré l’efficacité vaccinale la très grande circulation d’Omicron et le nombre élevé de cas suggèrent qu'il peut encore y avoir un grand nombre d'hospitalisations.